Jour 2 – Halifax, Nouvelle-Ecosse – Moncton, Nouveau-Brunswick
Kilomètres parcourus: 340
Comme l'avait prévu Elisa, malgré la fatigue accumulée par une précédente nuit de quatre heures et une journée de voyage de 24 heures, j'ai dormi sept heures et me suis réveillé à 6h. Impossible de me rendormir. Il faut dire qu'il était 11 heures en France, c'est pas une heure pour dormir ça. Enfin vive le jet-lag, quoi.
Alors pour résumer la journée d'aujourd'hui, Elisa et moi n'avons rien vu. C'est pas qu'on n'a pas essayé, mais le brouillard était tellement épais que tout ce qu'on a vu était flou. Si l'on regarde le bon côté des choses, on peut dire qu'au moins il ne pleuvait pas et que cette brume épaisse donnait un charme mystérieux aux endroits où nous sommes allés.
Pour commencer, comme notre guest house ne servait pas de petit déjeuner, Elisa m'a emmené chez Cora prendre le brunch. Cora, ce n'est ni un supermarché, ni une amie à elle, mais une chaîne de restaurants originaire du Québec, nommée d'après celle qui a ouvert le premier « Chez Cora » et qui s'appelle, tenez-vous bien, Cora. On y sert surtout des brunchs, constitués de grosses assiettes de fruits et d'un plat sucré ou salé. Pour ma part, j'ai pris une crêpe roulée jambon oeuf fromage, qui était plutôt bonne, je dois reconnaître.
La première attraction touristique que nous avons vue à Halifax, sur le chemin de chez Cora, c'est la citadelle – construite par les Britanniques pour parer à une attaque américaine qui n'eut jamais lieu, dixit le Routard –, que nous avons atteinte après avoir traversé le grand parc en face de notre guest house. D'extérieur, ça ressemble plus ou moins à un gros tumulus avec des cheminées qui dépassent, et de l'intérieur, ben... on sait pas on est pas rentrés. Mais l'entrée était sympa, avec un garde en kilt qui monte la garde. Class.
Après chez Cora, nous avons entamé dans l'humidité un tour à pied de la ville selon un itinéraire touristique décrit dans un prospectus sur la ville. Je pense qu'Halifax ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Au niveau architectural, rien de bien magnifique. Les quelques bâtiments un peu historiques et intéressants sont enlaidis par des constructions récentes et vilaines édifiées juste à côté. Selon nous, l'attrait principal de la ville, c'est la mer, or avec le temps qu'il faisait, on la voyait à peine quand on s'approchait du bord de l'eau. Il ne nous restait plus qu'à imaginer ces rues descendant vers le port avec l'eau en arrière plan par un jour de grand soleil (ce qui ne semble pas arriver très souvent dans ce coin du monde), l'astre du jour se reflétant en une myriade de scintillements sur la baie. C'est beau c'que j'dis, mais de toute façon, en vrai, tout ce qu'on voyait, c'est du blanc. Ceci dit, le port était plutôt joli, avec ses bateaux, ses jetées et ses bouées de sauvetage.
En retournant vers la voiture pour quitter une fois pour toutes foggy Halifax, nous avons pu voir arriver des coureurs terminant le marathon d'Halifax. Pour cet événement, des centaines de coureurs étaient présents, de nombreuses rues étaient bloquées à la circulation, de nombreux bénévoles assuraient le bon déroulement de la course et un dj passait de la musique à tue tête. La fête quoi. Nous avons ensuite traversé l'immense parc en face de notre guest house et avons pu admirer une nouvelle fois une curiosité locale, le wc public/mairie. Le bâtiment ressemble à un bâtiment administratif, mais l'odeur qui s'en dégage est bien celle d'une simple vespasienne.
Notre objectif suivant était Peggy's Cove, un minuscule village de pêcheurs abritant un phare pittoresque situé sur une côte rocailleuse. La route pour s'y rendre était vraiment sympathique, sinueuse et bordée de lacs et de forêts. Le paysage rappelle un peu l'Ecosse ou la Norvège. Quelques maisons sont construites le long de la route et de temps en temps un voyait un magasin ou un dentiste. Nous nous sommes arrêtés pour acheter de l'eau dans un magasin. Quand je suis rentré, une chanson de Queen pas connue était diffusée et je me suis demandé si ce groupe était à la mode au Canada. Mais surtout, ce qui m'a frappé, c'est que ce magasin ne proposait que des glaces maisons, qui avait l'air du reste très bonnes, mais perdu sur une petite route avec une vingtaine d'habitants dans un rayon d'un kilomètre, dans une région brumeuse et plutôt fraîche, j'étais interloqué. La jeune fille qui tenait la boutique ne devait pas avoir grand chose à faire de la journée et je me soupçonne d'avoir été le seul client de la journée (qui n'a même pas acheté de glace).
Quant au village de Peggy's Cove, il était, malgré le brouillard à couper au couteau, vraiment charmant. Les pêcheurs qui travaillent, les petites maisons disséminées partout autour des criques et sur les rochers, le bruit des vagues s'éclatant sur les rochers, l'odeur de la mer, les pierres lisses au bord de l'océan... et puis ce phare, somme toute assez petit et banal, mais tellement bien situé. Nous avons pris quelques photos, avons marché sur les grosses pierres lisses en admirant la mer s'écrasant à quelques mètres de nous et nous sommes repartis. J'ai été déçu de ne pas voir l'horizon, car symboliquement, c'est là, au bord de l'Océan atlantique, que commençait le voyage.
Nous avons pris la route pour Moncton et quelques minutes après notre départ, nous nous avons vu un panneau indiquant la direction du mémorial du vol de la Swissair qui s'est écrasé au large d'Halifax en 1998. Il se rendait à New York et j'ai appris à l'époque que plusieurs personnes habitant près de chez moi avaient trouvé la mort ce jour là. Même si je ne les conaissais pas, j'ai voulu voir le monument qui leur était dédié.
Vers 17h, nous nous sommes arrêtés dans la ville de Truro, au bord de la Baie de Fundy. La ville elle-même est plutôt inintéressante (Trou à rat, l'appelle Elisa), mais comme la région est célèbre pour ses fruits de mer et notamment ses homards, nous avions pensé nous arrêter là pour goûter l'un de ces délicieux crustacés. A l'office du tourisme, on nous a indiqué l'adresse d'un restaurant situé au bord de la Baie, permettant d'admirer la fameuse « tidal bore », c'est à dire le mascaret. La Baie de Fundy est l'endroit qui connaît les plus fortes marées au monde; il s'agit donc d'un endroit propice à l'observation de ce phénomène, soit une vague remontant à vive allure le cours d'une rivière. Nous sommes restés pour l'observer et bien que j'aie été déçu de ne voir qu'une toute petite vague remonter la rivière, la vitesse à laquelle elle arrivait était impressionnante, et en quelques secondes, le fleuve, qui coulait d'est en ouest, s'est mis à couler d'ouest en est, recouvrant les petits ilots.
Le restaurant dans lequel nous comptions manger du homard avait un style rétro un peu dans le même style que notre guest house à Halifax. On aurait dit un de ces hôtels à la gloire passée de stations balnéaires chic des années 60. La serveuse était très aimable et très serviable (comme tout le monde ici), mais elle n'a pas pu nous proposer le homard. J'ai pris à la place de l'agneau avec de la gelée de menthe. La menthe et l'agneau, oui, mais la gelée de menthe, ben c'est pas mal non plus.
Nous avons repris la voiture pour le tronçon final jusqu'à Moncton, en empruntant la route Transcanadienne. Il pleuvait fort, ce qui créait de l'aquaplaning, car les routes ne sont pas excellentes dans ce pays, seulement en partie à cause des conditions climatiques. Sur le bord de la route, j'ai pu voir des panneaux bizarres, notamment traversée d'orignaux, traversée de motoneiges (sur l'autoroute!), et, top du top, il y avait une voie ferrée qui traversait l'autoroute, sur un tronçon limité à 110 km/h. Une voie ferrée! Sur l'autoroute! Non mais c'est un truc de dingue!
Et nous voilà arrivés chez Elisa. Son appart est coquet et a l'air confortable, et j'ai hâte d'essayer son clic-clac.
2 commentaires:
Way to go Jean-Michel, ton blog est super à jour. J'ai tout lu de ton voyage à Istanbul, veinard va. Bon tourisme!!!
xxx
T'es ma fan number one, Julie
Enregistrer un commentaire