dimanche 24 mai 2009

"T'es ok, t'es bath, t'es in" - Ottawan

Jour 8: Ottawa

Ce matin, mon corps m'a clairement fait comprendre qu'il fallait que je le ménage. Hier soir nous n'avons pas traversé la frontière provinciale mais nous avons néanmoins passé une bonne soirée dans un pub à boire des bières. Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait ça et ça m'a rappelé le bon vieux temps à Vancouver. Quoi qu'il en soit, ce matin j'ai écrasé jusqu'à 10h30. Elisa, qui dormait dans la chambre d'à côté et que j'entendais s'agiter depuis un moment, est venue frapper à ma porte pour me dire l'heure. Comme je suis toujours en mode « touriste intensif », je me suis levé, me suis douché et les trois filles – Elisa, Clotilde et Aurore, la coloc de Clotilde que je connais également de Genève – m'ont regardé prendre mon petit déjeuner.


Là où habitent Clotilde et Aurore, c'est une belle et grande demeure, avec des pièces très différentes les unes des autres, un peu comme l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, mais en plus petit. Il y a des odeurs qui rappellent certains endroits, et quand on m'a fait visiter la cuisine hier soir, j'ai dit « Oh, ça sent le Canada ». Ca m'a déjà fait ça à plusieurs reprises depuis que je suis arrivé, surement à cause d'un produit d'entretien quelconque ou d'un aliment particulier, toujours est-il que de temps à autres, j'ai des souvenirs qui me reviennent en mémoire rien qu'en sentant une odeur. En fait, depuis que je suis à Ottawa, je retrouve des sensations de mon année à Vancouver, pas seulement à travers les odeurs, mais aussi par l'ambiance, l'usage de l'anglais. Hier soir, par exemple, l'animation dans les rues, les jeunes tout bourrés et les bières que j'ai moi-même descendues m'ont un peu projetés neuf ans en arrière, ce qui était très cool.

En ce qui concerne ma journée de découverte d'Ottawa, comme la capitale du Canada n'a pas grand chose à offrir au touriste, il n'y a pas des masses de choses à raconter. Un copain de Clotilde et sa copine, Vincent et Juliette, qui voyagent dans l'est du Canada et faisaient halte à Ottawa le même jour que nous, sont arrivés en fin de matinée de Toronto et nous sommes partis tous ensemble faire un tour de la ville. Nous avons commencé par traverser les quartiers résidentiels proches de chez Clo et Aurore pour arriver sur le canal Rideau, un lieu de promenade sympathique où se côtoient – parfois difficilement – promeneurs, cyclistes et joggeurs pressés. Nous sommes ensuite arrivés dans des quartiers résidentiels cossus – mais tout à l'air cossu à Ottawa – où se déroulait la grande braderie de printemps d'Ottawa. Devant chaque maison, les gens avaient sorti leurs meubles, leurs vieux jouets, la déco dont ils ne voulaient plus et leurs vieilles godasses pour tenter de s'en débarrasser pour une somme modique. Il y avait des airs de fête dans ces rues, beaucoup de gens déambulaient, pas forcément pour acheter quelque chose, mais plutôt pour voir ce qui se vend et voir du monde. Un peu plus loin, non seulement les gens vendaient tout et n'importe quoi mais des associations avaient monté des tentes et installé des barbecues pour qu'on soutiennent leur cause, si bien qu'il y avait de la musique et des effluves de viande grillée dans l'air. D'un côté l'école catholique locale vendait des hot dogs et juste en face l'association pro-avortement faisait la publicité pour ses hamburgers.

Aurore a continué à flâner tandis que Clotilde nous a emmené les autres à travers un parc et le long d'une longue rue en travaux vers la Colline du Parlement, où se trouve l'organe législatif suprême du Canada. Il s'agit d'un beau bâtiment dans ce que j'appellerai le style anglais, aux allures de Westminster. Ici, les vieux édifices, ceux qui sont un peu class on des toits verts, et c'est pourquoi en voyant du vert au loin avant qu'on arrive au parlement, Juliette et moi nous sommes fait la remarque qu'un toit vert, c'est toujours bon signe au Canada. D'ailleurs, en parlant de Juliette, nous nous sommes rendus compte au gré d'une conversation que nous avions une connaissance en commun: son frère, Antoine Beuret, avec qui j'ai travaillé chez Wesser à partir de 2003. Le parlement est situé en bordure du centre ville, côtoyant donc les immeubles modernes du quartier central, ce qui n'est pas très heureux. La Colline surplombe par ailleurs la rivière des Outaouais, qui sépare Ottawa, en Ontario, de Gatineau, au Québec. On a donc un panorama sur la rivière et la ville depuis la Colline, mais la vue n'est pas franchement époustouflante.

Nous avons continué notre balade vers le marché, qui grouillait de monde. C'est un genre de quartier « typique » d'Ottawa, mais en fait, tout est de construction récente et ce qui rend les rues un peu sympathiques, ce sont les devantures des pubs, à l'ancienne, comme en Angleterre ou en Irlande. Nous avons cassé la croûte dans un pub irlandais, puis nous avons accompagné Elisa récupérer son dossard pour qu'elle puisse courir le 5 km d'Ottawa. Un marathon s'est en effet déroulé aujourd'hui à Ottawa et Elisa voulait s'y inscrire, or elle s'y est pris trop tard et n'a pu que courir le 5 km. Il y avait un monde fou; non seulement des spectateurs – les trottoirs étaient bondés – mais au départ de la course, des centaines de coureurs s'entassaient derrière la ligne de départ. Je crois que je n'ai jamais vu autant de monde autant entassé, à part à Lille pour les festivités de Lille 3000 il y a quelques mois, mais là c'est hors compète.

Clotilde, Juliette, Vincent et moi sommes allés boire un coup puis Clotilde est allée récupérer Elisa (non sans mal) à la fin de la course tandis que les trois visiteurs sommes retournés chez les filles pour aller sur Internet, ranger les sacs ou simplement se reposer un peu, car le soir un barbecue était organisé chez Charles, le copain de Clo. L'ambiance y était très sympa, il y avait une petite dizaine de personnes, dont un type qui m'a rendu jaloux parce que sa barbe était bien plus funky que la mienne et en plus il assurait à la guitare. Charlie aussi a révélé ses talents de musicien au violon (à défaut d'avoir de la barbe) et Aurore s'est découvert une passion musicale avec le tambourin de cheville, qu'elle manie avec autant d'aisance que le triangle électrique sans fil.

Nous avons bien mangé, bien bu, bien discuté, malheureusement je devais prendre un taxi pour aller à la station de bus, d'où un autocar de la compagnie Greyhound – dans lequel je me trouve – m'emmènerait à Toronto. Les contrôles pour rentrer dans le bus sont maintenant presque plus contraignants que dans les aéroports. On nous passe au détecteur de métaux, on fouille notre sac, puis un type vient peser les bagages pour voir s'ils ne dépassent pas 50 kg; à la montée dans le bus, le même type un peu bourru vérifie une pièce d'identité (et jette sans ménagement mon sac dans la soute).

Bon, je vais essayer de dormir un peu car demain l'arrivée se fera aux aurores à Toronto.

5 commentaires:

Elisa a dit…

Jean-Michel, tu as été le compagnon de voyage parfait et c'est avec une tristesse non dissimulée et la mort dans l'âme que je suis rentrée au New/Nouveau Brunswick...
A refaire !!!

wouass a dit…

Hey Jean-Mich ! Excellents ces récits de voyage, quelle plume, et les photos sont cools aussi.

Content de voir que tout ce brave monde aille bien. Je te souhaite bien de belles aventures pour le reste de ton périple ;)

Jean-Michel a dit…

Eh bien merci Mark. J'apprends avec plaisir que tu lis mon blog. Tschüss!

Elisa a dit…

Dis Jean-Mimi, y'a pas un bug entre le billet d'Ottawa et celui de Toronto ??? Parce que là, on ne voit pas Toronto :-(

Jean-Michel a dit…

hein ?