jeudi 29 janvier 2009

En raison d'un mouvement de grève...

...je n'ai pas été en mesure d'arriver à l'heure au travail ce matin.

Je n'ai pas été "pris en otage" par les revendicateurs de la SNCF ou de la RATP, en revanche France Inter participait au mouvement social et ne diffusait donc pas son programme habituel. Dans ces cas là, la radio diffuse de la musique, malheureusement pas du genre à me tirer du lit (genre "Mistral Gagnant" de Renaud et "Le Sud" de Nino Ferrer), et comme je me fie aux émissions pour mon timing du matin, j'étais tout perdu.

Normalement le réveil s'allume à Mickael Thébault et je somnole encore jusqu'à Agnès Bonfillon. Quand je l'entends faire son jeu de mot à la con à la fin de son journal, c'est que je suis déjà en retard pour la douche. Ensuite, vers Cartier libre - Stéphane Guillon, je reviens dans la chambre m'habiller, puis à Fabrice Drouelle je prends mon petit déj' et si j'ai pas trop trainé je suis dans la voiture à Bernard Guetta (mais en général je lace mes chaussures ou je me brosse les dents, à Bernard Guetta).

Or ce matin, comme tous les matins de grève du service public en France, rien de tout cela. Je n'ai pas l'habitude de regarder l'heure le matin, si bien qu'en regardant mon micro-ondes, j'ai dû faire un effort de concentration hors du commun pour mettre en relation l'heure inscrite sur le cadran et mes émissions de France Inter du matin. 7h58... gnnnnn... Joël Collado (l'homme qui ne dort pas), la météo... ok, faut que je me grouille de m'habiller maintenant. 8h20... gnnnnnaaaaaa (concentration intense)... l'invité de Nicolas Demorand... pfiou, j'écoute jamais ça, ergo je suis à la bourre.

Bon, j'aurais pu avoir une réflexion plus simple: je commence à 8h30; il me faut plus de 10 minutes pour aller au travail; ergo à 8h20 je suis à la bourre. Cela dit le résultat est le même.

mercredi 28 janvier 2009

Vos papiers siouplait...

Voici mon passeport (notez que j'ai le sens de la mise en scène), quasi tout neuf, quasi pas servi. Il est valable encore six ans et huit mois et je suis maigre (disons plus mince) sur la photo. Et pourtant, grâce aux lois paranoïaques des Etats-Unis, je dois me procurer un nouveau passeport si je veux voyager au pays de la liberté (!). Je joue de malchance, parce que si le passeport avait été délivré trois mois avant celui-là ou six mois après, je n'aurais pas eu besoin de me tracasser. La bonne nouvelle, c'est qu'on peut demander à la mairie de se le faire remplacer par un super passeport high-tech qui reconnaît tes empreintes digitales, te donne l'heure et descend la poubelle quand elle est pleine.

J'appelle donc la mairie pour m'enquérir des modalités de remplacement du passeport tout pourri qui sert à rien. Une voix féminine avec un accent que je situerais entre Gap et Capbreton me répond:

clic
- ...onjour?
- Euh... je suis bien à la mairie d'Ornex?
- Oui oui !

J'ai envie de lui dire qu'il faut pas commencer à se présenter avant d'avoir décroché le téléphone, mais je me retiens.

- Voilà, je prévois un voyage en Amérique du Nord, or le passeport dont je dispose à l'heure actuelle ne saurait seoir à l'agent du service étasunien de l'immigration qui contrôlera la validité de mes documents de voyage, et qui, par conséquent, se verra contraint de refuser mon entrée sur le territoire des Etats-Unis. C'est possible d'avoir un nouveau passeport gratos?
- Oui vous devez venir avec l'ancien passeport, un extrait d'acte de naissance, un justificatif de domicile et une preuve que vous avez l'intention de voyager aux Etats-Unis.
- (réjoui) Ah! donc il faut que je montre mon billet d'avion pour les Etats-Unis!
- (conciliante) C'est ça.

Là je déchante, car, on s'en souvient, je compte attérir au Canada et redécoller du Canada. Mon passage aux Etats-Unis se fera par voie terrestre, probablement en voiture. J'explique brièvement mon problème à mon interlocutrice.

- Alors non, c'est pas possible. Attendez, je vais me renseigner. Je peux vous rappeler? J'appelle la préfecture et je vous rappelle tout de suite après.

Je raccroche après lui avoir donné mon numéro et je reprends mon labeur digne d'un mineur. Quelques minutes plus tard, mon téléphone sonne. C'est elle, ma sauveuse du Sud.

- Alors c'est possible: il faut que vous présentiez une preuve de votre séjour aux Etats-Unis, par exemple, une nuit d'hôtel.
- Hmm... Mais je ne comptais pas vraiment dormir à l'hôtel pendant mon voyage. (je mens. Je suis certes hébergé chez Flo à Chicago, mais le reste du temps, il faudra bien que je dorme quelque part, or je n'ai pas envie de prévoir ce genre de truc, même si j'ai prévu tout le reste). Et si je demande à quelqu'un de m'envoyer une déclaration attestant qu'il m'héberge?
- Ah non, c'est pas possible. Mais sinon il vous reste toujours la possibilité de refaire le passeport pour dix ans, mais il faudra payer 88 euros... Ou vous pouvez essayer de présenter votre billet d'avion pour le Canada et faire une attestation sur l'honneur indiquant que vous comptez vous rendre aux Etats-Unis.

Mon plan de domination du monde est contrarié par des formalités administratives. Je garde néanmoins l'espoir; et si j'ai modifié mon itinéraire, ce n'est pas par crainte d'un refoulement à la frontière, mais pour avoir plus de temps pour traverser l'immense Ouest américain et pouvoir m'arrêter un peu à Yellowstone. La carte ci-dessous montre mon nouveau projet de trajet dans les grandes lignes:


Agrandir le plan

Notez que le trajet est un peu plus direct. Tant pis pour Melinda et Kansas City. Mais parfois, il faut faire des choix (c'était la réflexion profonde de fin de journée).

mardi 27 janvier 2009

Je déteste les gens - épisode 1

Tu marches dans un couloir au boulot, ravi de pouvoir te dégourdir les pattes et de te changer les idées après des heures de travail intensif, mais ô combien satisfaisant. Ton objectif: la cafétéria, où un thé gratuit (mais fade) t'attend pour te récompenser du travail accompli.

Tu pousses avec succès la première porte coupe-feu, puis la deuxième, tu salues aimablement des collègues arrivant en sens inverse, tu t'apprêtes à négocier le virage en évitant la foule sortant d'une conférence; tout se passe bien, tu es en confiance; tu souris, même; tu as la paix intérieure, sûr du bien-fondé de ta démarche. Tu passes le virage. Tu t'avances vers la porte coulissante automatique de la cafétéria et là, sans prévenir, sortant d'on ne sait où, ils apparaissent. Les boulets.

Le boulet est une personne d'apparence normale qui, inconsciemment néanmoins sournoisement, cherche à pourrir ta vie. Il est très difficile de distinguer un boulet d'un individu classique. Souvent, ce sont deux facettes d'une même personne. Parfois c'est toi. Mais quand c'est l'autre, c'est l'enfer. Instinctivement, ils te veut du mal. A toi. Et parfois aussi au reste du monde. Il n'a aucune considération pour la race humaine et a une propension naturelle à t'irriter par son mépris total du monde qui l'entoure. Le boulet est partout. Sur les autoroutes, dans la rue, au boulot, seul ou en meute.

Tu ne te doutes de rien quand le boulet s'apprête à accomplir son forfait. Et puis alors que tu penses enfin accéder au graal que représente la tasse de thé citronnée (en fait de l'eau chaude légèrement teintée avec une demi rondelle de citron dedans), avec tout le mépris qui le caractérise, le boulet s'arrête devant toi accompagné de comparses boulets. Non content de bloquer ta trajectoire parfaitement calculée, le petit troupeau de boulets se poste en plein milieu de l'entrée de la cafétéria, empêchant de passer simplement de l'extérieur à l'intérieur de la cafétéria. Au dernier moment, tu es contraint de recalculer une trajectoire, te permettant d'esquiver Boulet 1 et Boulet 2, le chariot à plateaux, la roulette dudit chariot à plateaux (qui sort légèrement du volume constitué par ledit chariot à plateaux et dans laquelle tu te prends quand même les pieds), la horde d'employés assoiffés d'eau chaude, Boulet 3 et la porte coulissante automatique, qui a bien entendu choisi le camp de la bande à Boulets.

Après avoir maudit les boulets qui continuent à te mépriser en poursuivant leur discussion probablement sans intérêt, tu reprends confiance et te félicites d'avoir surmonté cette épreuve. Tu penses que le plus dur est passé. C'est, hélas, sans compter sur la malfaisance de la coalition planétaire de la fourbe bouletitude. Après t'être servi ta tasse de thé insipide nonobstant gratuit, tu penses pouvoir la ramener sans embûche à ton bureau pour qu'elle t'accompagne quand tu reprendras ton travail harassant mais tellement gratifiant. Erreur! Un buffet est organisé - surement pour une section locale de l'internationale des boulets - et au lieu de rester à se goinfrer autour de la table, un petit groupe de boulets a choisi d'entamer une conversation (probablement aussi insipide que la tasse de thé que tu tiens en main) en plein dans le passage entre les tables. La vilénie du boulet frappe une nouvelle fois. Tu te confonds donc en sourires et en contorsions pour tenter d'échapper à l'emprise de la vile conspiration des boulets. D'autres ont eu moins de chance que toi; ils sont pris au piège entre plusieurs bancs de boulets qui se referment sur eux. Tu les regardes d'un air désolé, mais ils savent que tu n'y es pour rien, que tu sauves ta peau, et ils te pardonnent. Tu continues tant bien que mal ta progression vers la sortie de la cafétéria. Tu viens de contourner un dernier boulet, puis tu vois la lumière... encore faut-il que la porte coulissante veuille bien te laisser passer. Tu es prêt pour l'ultime affront. Tu approches. Vous vous jaugez. Puis, sans doute rendue humble par le respect que tu lui inspires suite à ta victoire sur les maudits boulets, la porte s'ouvre, laissant le champ libre à une sortie triomphale de la cafétéria.

Tu as vaincu cette fois, mais cette expérience a bien entendu entamé ton moral et ta confiance en l'être humain et si tu arbore un sourire en retournant au labeur - dur mais valorisant - au fond de toi tu sais que la fille du fond du couloir, que tu viens de croiser, est aussi un boulet en puissance. Tu ne laisses rien entrevoir, tu es fort, il vaut mieux qu'elle te croie ignorant de son potentiel; tu seras ainsi mieux à même de l'affronter le jour venu où sa bouletitude se manifestera.

Un jour je vous parlerai des pires boulets, les journalistes. On les appelles "Les boulets de Presse" (élevés en plein air).

dimanche 25 janvier 2009

Ne sait infiniment pas écrire

En ce dimanche, permettez-moi de vous présenter: ma méchanceté.

J'ai déménagé il y a peu dans une nouvelle commune et tous les commerçants du coin en ont eu vent. J'ai par conséquent reçu plusieurs lettres m'invitant à aller voir ce qu'ils me proposaient en me garantissant moult avantages et réductions. Si la plupart de ces lettres m'ont laissé indifférent, il en est une qui a titillé ma susceptibilité, celle d'Infiniment Cuisine. Je vous propose donc de jouer - en collaboration avec Infiniment Cuisine - au jeu des sept erreurs (il y en a un peu plus).

Aide le gérant d'Infiniment Cuisine à retrouver les erreurs qu'il a faites dans sa lettre:
clique sur la lettre pour une meilleure résolution

J'admets tout à fait qu'on puisse faire des fautes de grammaires et d'orthographe. C'est même absolument naturel d'en faire de temps en temps, mais dans une lettre aussi courte, qui a des visées commerciales, je trouve que c'est scandaleux d'en laisser autant. Admettons que la personne qui a rédigé cette lettre soit nulle en grammaire ou, plus probablement, ne soit pas francophone. Est-ce qu'elle a tapé cette lettre sur une machine à écrire? Son logiciel de traitement de texte ne lui a-t-il pas souligné les mots inexistants? N'y avait-il personne d'autre dans l'entreprise pour relire la lettre?

Solution au problème de la photo précédente. Tu as trouvé sept erreurs? Bien joué! Mais tu aurais pu en trouver encore plus! En voici quelques-unes (il en reste, montre-les du doigt en commentaire).
clique sur la lettre pour une meilleure résolution

NB: Dans l'éventualité où vous découvririez une faute d'orthographe, de grammaire, de vocabulaire ou d'expression dans ce blog, merci d'en informer l'auteur et de faire preuve de miséricorde envers lui en n'oubliant pas que personne n'est à l'abri d'une erreur, selon le principe que j'ai exposé plus haut.

vendredi 23 janvier 2009

Dunkerque, sa plage, son phare, son port industriel

A l'occasion d'un voyage dans le Nord - qui, par un curieux hasard, se trouve au nord de la France - pour aller voir Julie, je suis allé au nord du Nord: Dunkerque.

Plus au nord, tu meurs... enfin, t'es dans l'eau... enfin pas vraiment. Il reste encore quelques kilomètres et plus au nord, t'es en Belgique.

Contre l'avis général des Lillois ayant vécu à Dunkerque ou ayant visité cette ville, nous avons pris le train samedi dernier (avec changement à Hazebrouck) et, la météo aidant, nous y avons passé une agréable journée (à Dunkerque, pas dans le train). Nos premières minutes ne laissaient rien augurer de bon: un monument tout pourri, des façades délabrées, des voies ferrées, un pont abritant des chiens errants au bord d'un canal (ou était-ce un égout à ciel ouvert?) et un étrange bâtiment en décrépitude dont le style laissait imaginer un passé plus glorieux:


Une entrée murée en forme de coquillage, surmonté d'une inscription incomplète indiquant que ce bâtiment abritait probablement des bains publics.

En gros nous étions partis dans la mauvaise direction. Hem. Nous sommes donc montés dans un bus en direction de la plage, pensant manger dans un restaurant en bord de mer. Quelques minutes plus tard, des contrôleurs sont montés dans le bus et là, j'ai été projeté dans le film Bienvenue chez les Ch'tis (de et avec Dany Boon, qui, entre nous, a grossi depuis qu'il est devenu multimillionaire de façon inattendue, avec un film sympathique mais relativement banal. Faut arrêter le welsch complet, mon gars! (voir plus bas)). Les cinq contrôleurs sont montés dans le bus en rigolant, ils échangeaient des petites blagues avec les usagers du bus et ils étaient souriants et gentils. Je pense que ça se voyait, qu'on était pas d'ici, puisque quand ils nous ont contrôlés, on a simplement montré notre ticket, tandis qu'eux nous lançaient des "mercis" tonitruants avec l'accent local et en nous donnant une bonne tape amicale dans le dos. Pour un peu ils nous invitaient au resto. Bon là j'enjolive un peu, mais c'est comme ça que je m'en souviendrai. Quoi qu'il en soit, je me suis vraiment tourné vers Julie pour lui dire ces quelques mots respirant la sagesse: "Qu'est-ce qu'ils sont gentils!" Y'en avait même un qui ressemblait vraiment à un des acteurs du film (dont l'action se déroule en grande partie à Bergues, une petite ville située à un jet de pierre de Dunkerque).

Encore tout émus de cette rencontre donnant matière à réflexion sur notre approche de la vie, nous nous sommes rendus compte qu'on ne savait pas où il fallait descendre (j'imaginais bien que le bus allait pas rouler sur la plage en attendant qu'on fasse signe au chauffeur de s'arrêter), ni où on pourrait manger. Jamais à court de bonnes idées, j'ai proposé à Julie qu'on demande à nos amis les contrôleurs, puisqu'ils étaient encore dans le bus à déconner joyeusement. Probablement intimidée par leurs manières peut-être trop amicales - Madame travaille dans le social, Madâââme ne communique qu'avec des cas sociaux :) - Julie ne souhaitait pas aller leur parler. Moi non plus, parce que je souffre de timiditus exacerbatus, mais j'ai pris mon courage à deux mains et je suis allé leur demander conseil, encouragé par Julie: "Allez vas-y, je suis sûre qu'ils seront ravis de nous aider en plus". Sa prédiction s'est révélée juste, car à peine avais-je dit d'une petite voix fluette en levant le doigt d'un air mal assuré "Euh... pardon, Messieurs?" que les cinq voix franches des contrôleurs dunkerquois me répondirent en choeur: "Oui ?". Et après leur avoir exposé la situation, j'ai reçu de leur part les explications et les conseils que je voulais: à quel arrêt descendre et où manger. "Allez à L'Orée des Sables et dites que vous venez de notre part", me conseillèrent-ils. Un arrêt plus loin, ils descendaient, laissant gravés dans nos coeurs attendris des souvenirs impérissables (au moins jusqu'au mois prochain), puis ce fut notre tour de sortir du bus.

La plage était juste là; devant nos yeux elle s'étalait jusqu'à la mer, qui elle-même s'étalait jusqu'à l'horizon (tagada tson-tson). Il nous fallut peu de temps pour trouver l'Orée des Sables, un restaurant bien sympathique qui vous accueille avec cet écriteau:

Dans un premier temps, on a pensé faire demi-tour, puisqu'on était indésirables, et puis finalement on avait trop faim. De toute façon, je n'ai vu cette affiche qu'une fois assis à table.

Là, j'ai vécu une expérience culinaire pas recommandée par Weight Watchers: le welsch complet (voir plus haut au sujet de Dany Boon). Les calories contenues dans ce plat flamand - le nom ne laisse pas de doute sur l'origine - ont probablement de quoi alimenter une mobylette au moins de Lefrinckoucke à Esquelbecq.

Brève description de la chose: un plat creux avec au fond une tranche de pain grillée au beurre et une tranche de jambon, recouverts de - ou plutôt noyés dans - du cheddar fondu à la bière, le tout surmonté d'un oeuf au plat (pour les protéines, j'imagine). Bien sûr je vous mentirais si je vous disais que tout cela n'est pas accompagné d'un petit quelque chose de léger, en l'occurrence, des frites. On rigole mais ces frites étaient salutaires dans mon palais après cette orgie de fromage. D'ailleurs, j'ai pas pu finir. C'est là qu'on voit qu'on vieillit, mais ce thème sera peut-être traité dans un autre billet. De toute façon, à ce rythme là - 2h de rédaction à chaque billet - je vais vite me lasser de raconter ma vie.

Voici la vue depuis mon poste d'enfromagement. Le ciel était parfaitement dégagé et malgré le vent qui soufflait, soulevant des volutes de sable, nous avons entamé une marche digestive bienvenue après ce copieux repas. Non parce que vous savez pas ce que me répond la serveuse après que je me fus platement excusé de n'avoir pas pu finir sa fondue flamande? "Ah ben j'pense bien, après une entrée..." Eh! L'entrée c'était une soupe de poissons, c'est pas vraiment une tartiflette. Franchement, je pense que j'aurais pas fini même sans entrée. Cela dit je dois reconnaître que si l'on aime le fromage, on est servi et c'est très bon.

Toujours est-il que nous avons marché sur la plage, comme de nombreux locaux et touristes, tournant le dos à la ville et au port industriel et nous dirigeant vers la Belgique. Nous ne sommes bien sûr pas allés jusqu'à la frontière, qui était trop loin à pied. Nous sommes revenus en bus, avons marché encore un peu dans le centre, avons vu l'un des beffrois classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce beffroi abrite au rez-de-chaussée l'office de tourisme de Dunkerque et une touristologue nous a chaleureusement - comme il se doit dans ces contrés, j'en suis maintenant convaincu - expliqué comment visiter le port, car plus que le beffroi ou la plage, c'était ça que Julie voulait voir à Dunkerque. Malheureusement, l'énorme port industriel ne peut pas se visiter, nous aurions dû prendre un bus dont l'itinéraire longeait le port, mais il était trop tard pour le faire, alors nous avons suivi le parcours conseillé dans le petit port de commerce. On a pu voir un autre aspect de Dunkerque, une ville animée, avec des quartiers réhabilités, de beaux bateaux, une université. En nous enfonçant dans le port, l'ambiance a progressivement changé. Il faisait nuit, il n'y avait pas un chat et la rue mal entretenue n'était pas si bien éclairée. Finalement, ce parcours n'avait pas beaucoup d'intérêt (s'il avait fait jour, je pense que ç'aurait été pareil) et nous sommes tranquillement rentrés à la gare attendre notre train pour Lille (sans changement à Hazebrouck).

Dernière anecdote, dans le train, un contrôleur est passé - comme il est de coutume dans les trains - pour vérifier la validité de nos billets et le bon compostage de ceux-ci. Ca a été un festival pour le brave agent de la SNCF. Julie montre son billet acheté avec un tarif -25 ans, mais elle n'a pas sa carte 12-25 sur elle. Pas grave, c'est un billet pour toutes les personnes ayant moins de 25 ans, donc une simple pièce d'identité suffit. Ok mais elle a 26 ans, ma Julie. "Bon, on va pas chipoter pour 25% de réduction", qu'il dit, le contrôleur (je réitère: ils sont sympas dans le Nord). Mon tour: je montre mon billet de retour. Le contrôleur me dit alors "Par contre, faut le composter avant de monter dans le train, le billet". Certain d'avoir rempli toutes mes obligations de compostage avant de monter dans le wagon, je réfléchis et je me rends compte que j'avais composté le billet aller (avec changement à Hazebrouck). Le digne représentant des cheminots, patient, faut reconnaître, examine mon billet et me lance: "Alors vous ne l'avez pas composté à l'aller celui-là?"... "Euh... mais si, la machine qui nous l'a délivré l'a automatiquement composté, c'est marqué là", me défendais-je en lui montrant l'inscription COMPOSTE (sans accent). A nous deux (Julie et moi, pas le contrôleur et moi), on avait l'air de deux margoulins qui essayaient par toutes les manières d'embrouiller ce brave homme qui faisait son travail. Las, il a conclu par un "Bon, d'accord" et s'en est allé vers d'autres poinçonnages, réclamations, explications foireuses et déblocages de portes.

En conclusion - parce qu'il est temps là - je comprends qu'on aime pas vivre à Dunkerque, mais bon faut pas se plaindre. Ceux qui se plaignent ils ont qu'à déménager à Palm Beach ou Davos, par exemple.

jeudi 22 janvier 2009

On vit sur une planète bien seule

Je suis donc allé m'acheter un ami. Pas chez Copain 2000, mais dans mon autre magasin d'amis: la FNAC. J'y ai en effet trouvé l'ami qui va m'accompagner pendant mon périple à travers l'Amérique du Nord, le guide Lonely Planet "USA". J'aurais préféré acheter le guide "Etats-Unis du Nord" ou quelque chose comme ça, mais chez les éditeurs que je préfère - en l'occurrence Lonely Planet et le Routard - il ne semble pas exister. Je vous présente donc mon futur compagnon de route :

Mon excitation pour ce voyage me surprend moi-même. Il y a à peine un mois, j'aurais plutôt pensé aller dans le Caucase ou en Inde. Je ne sais pas si c'est l'Obamania qui me gagne, mais je me réjouis de (re-)découvrir ce continent si varié. Si je n'avais aucun ami là-bas, je n'aurai sûrement pas prévu une telle virée, mais les amis à l'étranger, c'est une bonne occasion de voyager et c'est un point de départ vers d'autres horizons. Alors on commence par une pote, puis on se dit qu'on pourrait pousser jusqu'à la grosse ville intéressante d'à côté, puis on se dit que, tant qu'à faire, c'est le moment où jamais de revoir des lieux familiers, puis on se dit qu'en route on pourrait s'arrêter dans des coins sympas et même faire un petit détour pour aller voir un autre pote. Mais à un moment, il faut savoir s'arrêter, sinon on n'en profite pas, ou il faut prendre des semaines supplémentaires de vacances. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait.

Enfin pas vraiment... Je n'ai pas encore posé mes vacances. J'attends que mes chefs reviennent. Ca ne devrait pas poser de problème, mais je préfère ne pas prendre mes billets d'avion avant d'être sûr d'avoir mes vacances.

Bien, je vais feuilleter mon "ami" pour me donner envie de faire encore des détours.

mercredi 21 janvier 2009

Ca fait toujours quelque chose la première fois

Ca y est, j'ai créé mon blog. L'idée me plaît mais je ne suis pas certain de savoir ce que je vais y écrire la plupart du temps. Dans l'idéal, je parlerais de tout ce qui m'intéresse, me préoccupe, me déçoit, voire m'indiffère.

Mais à vrai dire, j'espère bientôt faire un grand voyage et j'aimerais pouvoir faire partager mes expériences à cette occasion, ce que fait un grand nombre de bloggeurs, si je ne m'abuse, ce qui ôte toute originalité à ma démarche.

Parlons donc de ce voyage que je prévois. J'ai décidé d'aller au Canada voir des amis qui sont partis y travailler. Et puis de fil en aiguille, j'en suis venu à planifier un grand voyage jusqu'à l'océan Pacifique. Mais je vais plutôt laisser l'explication de ce voyage au courriel que j'ai envoyé autour de moi pour proposer de m'accompagner:

Objet: "A mari usque ad mare"

Cher/Chère toi,

Bonne nouvelle : j'ai repris goût au voyage. En fait je l'avais pas vraiment perdu, le goût, mais on va dire que j'attendais le bon moment pour partir. Voilà que j'échafaude des plans pour partir faire une virée hors du commun dans une contrée emplie de mystère, d'aventures et de légende, j'ai nommé: Appenzell (Rhodes Intérieures). Nan j'déconne, c'est un peu plus grand, mais la description colle tout aussi mal: le Canada (l'objet de ce courriel aurait dû te mettre sur la voie).

"Pourquoi le Canada et pas le Vietnam, Sri Lanka ou l'Irak ?", me demanderas-tu. Pour répondre à cette question, je t'invite à examiner avec moi plusieurs constats:

- plusieurs de mes copains se trouvent au Canada en ce moment, et pour certain(e)s, ça ne va pas durer.
- je suis un hypernostalgique et j'ai envie de me faire un Vancouver revival (si tu l'ignore, j'ai étudié un an à Vancouver dans ma jeunesse)
- le dollar canadien est bas
- j'ai des vacances à prendre et des sioux de côté

J'ai donc élaboré dans ma tête un projet de ouf pour voir du pays, rendre visite à mes zamis et revoir les lieux qui m'ont vus devenir un homme*.

"Mais qu'est-ce que ça peut me foutre, à moi", marmonneras-tu devant ton écran en lisant cet e-mail. Eh bien tout simplement ça peut te foutre que je peux te tirer de ton existence misérable** pour aller faire un voyage garanti en hamburgers et en autoroutes. Tu retourneras ensuite à ton existence misérable** (tout comme moi).

Passons donc, si tu le veux bien, aux grandes lignes de mon projet, que j'ai intitulé tout à fait adéquatement - néanmoins tout à fait sans originalité - "A mari usque ad mare".

En effet, je projette de rallier l'océan Atlantique à l'océan Pacifique d'une manière ou d'une autre. Un itinéraire est déjà plus ou moins fixé, en fonction des gens que je veux voir et de la rapidité du trajet :

Itinéraire:
- Halifax, sur l'océan Atlantique
- Moncton, où se trouve Elisa (copine de l'ETI)
- Québec, parce ça doit être joli
- Montréal, parce qu'il paraît que c'est cool
- Ottawa, où se trouvent Clotilde et Aurore
- Toronto, où se trouve Sean (copain de Vancouver)
- Chicago, oui parce que je passe par les Etats-Unis, maintenant qu'ils sont redevenus fréquentables, et aussi parce que selon googlemaps, c'est plus court
- Kansas city, parce que ça a l'air paumé et qu'il y a Melinda (copine de Tver), mais ça fait quand même un petit détour
- Vancouver, où que j'ai vécu, mais ça je l'ai déjà dit, si tu étais concentré j'aurais pas besoin de le répéter
- Victoria et île de Vancouver, pour vraiment faire face au Pacifique et donner un véritable but éthique et philosophique à ce voyage*/**

Pour avoir une idée de la folie pure que représente ce voyage, clique ici
ou sinon regarde la carte (approximative) :

Durée et période: trois semaines du 16 mai au 5 juin (jours feriés de Pâques et Ascension)

Coût:
- Sur expedia.fr, un billet d'avion Genève-Halifax / Vancouver-Genève coûte dans les 900 EUR; départ Paris et arrivée Paris, dans les 700 EUR; départ Londres et arrivée Londres, dans les 500 EUR, mais il faut aller jusqu'à Londres.
- Traversée: bus sur une partie du trajet et/ou location de voiture sur une quinzaine de jours, dans les 300 EUR, si je me souviens bien, auxquels il faut ajouter l'essence et les péages.
- Hébergement: je l'espère gratuit là où je connais des gens, et autrement, auberges de jeunesse, motels sordides, tente.

Donc pas un voyage bon marché, mais bon, c'est quand même deux pays, quatre provinces, une dizaine d'Etats et un continent, c'est pas rien, quoi ! Je suis d'ailleurs conscient que tu ne disposes pas forcément du temps ou des fonds nécessaire pour te lancer dans une telle entreprise, mais il t'est aussi possible de ne faire qu'une partie du voyage avec moi.

Bref, le destin t'attend, le rejoindras-tu ? (je regarde beaucoup de films américains en ce moment). Je pense que je vais acheter un billet prochainement (la semaine prochaine), donc toi aussi, dans l'éventualité où ce voyage t'intéresserait, tu devras te décider très vite***.

Jean-Michel

PS: l'année prochaine, je fais un Tver-and-Moscow revival

* "dramatization"
** les vues exprimées dans cet e-mail ne reflètent pas nécessairement l'opinion de son auteur
*** cela dit, je doute que quiconque soit intéressé, mais réponds-moi quand même, ne serait-ce que pour faire la conversation

J'étais beaucoup plus inspiré qu'aujourd'hui quand j'ai écrit ce courriel, entre nous soit dit. Peu de temps après, j'ai établi un planning, parce que trois semaines ça peut paraître suffisant pour faire plus de 7 000 bornes mais si je veux faire un peu de tourisme, c'est juste. D'autant plus que je veux voir plein de trucs. C'est une constante chez moi. Je ne sais pas voyager en prenant mon temps. Il faut que je voie le plus d'endroits possible en un minimum de temps. Demandez à Seb comment ça s'est passé en Croatie. Enfin voici un itinéraire provisoire, les étapes (de l'Ouest, notamment) étant susceptibles de changer:



Agrandir le plan


Bref, je viens de terminer mon premier billet. Peut-être le dernier ?