mercredi 25 mars 2009

Le Palais idéal du facteur Cheval

Tadaaaa!! Me revoilà. J'avoue que je n'ai pas été très assidu dans la rédaction de mon blog. Mais y'en a qui ont pas que ça à faire, hein, et puis surtout, y'en a qui n'ont rien à dire. Voilà. J'avais rien à dire. Ma vie ne sert à rien et n'a aucun intérêt... Jusqu'à il y a quelques semaines.

J'ai passé un week-end dans la Drôme dans la famille de Julie. Les activités principales étaient principalement l'hédonisme culinaire, avec de la bonne gastronomie et du bon vin (Croze Hermitage, c'est du pays, ça serait dommage de s'en priver), et les réflexions à divers degrés sur la spiritualité (entendre: débat houleux avec la tante hyper pratiquante et messe le dimanche matin). Toutefois, nous avons consacré une partie du samedi à visiter en famille une curiosité architecturale dont vous avez peut-être entendu parler (moi j'en avais entendu parler, mais c'est parce que je me cultive ;)) : le Palais idéal du facteur Cheval.



Comme son nom l'indique, le Palais idéal du facteur Cheval est un palais, qui a été construit par un brave homme - facteur rural de profession - dont le nom était Cheval. Il semblerait, soit dit en passant, que ce patronyme soit courant dans la région car j'ai pu voir deux entreprises portant ce nom dans les environs (une carrosserie et l'autre je ne m'en souviens plus mais ce n'était pas une boucherie). On peut y rentrer, monter à l'étage, en faire le tour, il y a des couloirs, des pièces, des fenêtres. Tout est petit et on pourrait difficilement y vivre (c'est plus une sculpture qu'une habitation), mais techniquement, c'est aussi possible d'y habiter que sous une tente.

Quand on voit l'oeuvre, sise à Hauterives, dans la Drôme, on est partagé entre deux sentiments quelque peu contradictoires, et selon sa personnalité, l'un aura tendance à l'emporter sur l'autre. Tout d'abord, le premier mot qui vient à l'esprit quand on aperçoit la bête, c'est "kitsch", car les décorations sont chargées et l'édifice n'est pas très bien proportionné. Mais d'un autre côté, en s'approchant, sachant que le fameux facteur a réalisé ça tout seul, on se dit: "Respect, Cheval". Le facteur n'était pas un sculpteur, et cela se ressent, mais il s'est quand même donné la peine de réaliser une multitude d'ornements pour son palais, pas toujours avec le souci du détail, donc (normal, pas facile quand on a des sabots).

Internet n'existait pas à l'époque du facteur au patronyme équin, mais une nouvelle forme de diffusion des connaissance apparaissait: les revues et les magazines. M. Cheval, qui n'avait pas beaucoup d'instruction, s'intéressait néanmoins à la vulgarisation scientifique et aux pays décrits dans ces publications et c'est là qu'il a puisé l'inspiration pour la réalisation de son palais.


Bref, le mec était quand même pas mal illuminé. La preuve, en trébuchant sur une pierre lors d'une tournée postale, il a eu une réflexion bien originale: "Tiens, c'te pierre elle a une forme bien singulière, ma foi. Si la nature elle sait faire des sculptures de la sorte, alors pourquoi pas moi?", a-t-il henni. De là à construire un palais considéré comme l'une des oeuvres les plus représentatives de l'architecture naïve, il n'y avait qu'un trot. Et ainsi s'ouvrit une période de 33 ans pendant laquelle il ne se consacra qu'à la construction de son palais. Il passa également huit années à construire dans le même style son tombeau, où il repose.

La photo suivante vous permet de vous faire une idée de l'étendue du craquage chevalin: