9e jour –
Acapulco/Pie de la Cuesta
Dimanche
17 février 2013
Maryline voulait nous fixer comme
heure départ 9 h 30, mais nous sommes parvenus à décréter que
nous ne partirions pas après 11 h ce dimanche. Notre objectif: Pie
de la Cuesta, qui se trouve un peu en dehors d'Acapulco. Pour y
aller, c'est long, mais ça vaut le coup. Un premier bus, pas
discothèque celui-là, mais cinéma; c'est pas mal, ça fait bien
passer le temps quand on est dans les embouteillages. Puis un
deuxième bus, beaucoup plus pittoresque que ceux qui longent la
Costara, qui nous a sorti de l'Acapulco touristique pour traverser
des quartiers – eux aussi beaucoup plus pittoresques et populaires
– jusqu'à une bande de terre séparant l'océan ouvert d'une
lagune aux eaux troubles et à la faune et la flore luxuriantes. Ce
deuxième bus était plus agréable que ceux de la Costara: pas de
musique assourdissante, pas de décorations aveuglantes. Seulement de
modestes Mexicains qui revenaient chez eux après avoir fait leur
marché, un homme à la guitare et trois touristes français.
Après avoir traversé les
quartiers populaires, le bus est sorti de la ville et s'est aventuré
dans la montagne avant de redescendre sur la côte. Je pensais que
nous avions prévu de passer la journée à la plage, à bien nous
reposer (éventuellement, avancer dans le blog) et à profiter des
beaux rouleaux, mais à peine descendus du bus, deux personnes sont
venues nous accoster pour nous proposer un tour en bateau dans la
lagune. Et c'est là qu'ont commencé les malentendus. D'après ce
que nous avions compris – enfin, surtout les hispanophones qui
m'accompagnaient – on devait faire le tour de la lagune, faire
escale sur une île où il était possible de manger, puis repartir à
16 h 30. Nous nous sommes un peu précipités pour accepter, car
d'autres personnes attendaient pour nous proposer des excursions du
même type. On nous a emmenés en pick-up jusqu'au port – les
filles devant et moi à l'arrière – et de là nous sommes montés
dans un bateau avec une grande famille très joyeuse. On s'est souri,
on s'est fait prendre en photo avec leurs enfants et on a rigolé
quand les vagues arrosaient ceux qui étaient à l'avant du bateau.
Durant les 45 minutes du le
trajet jusqu'à l'île, nous avons vu un paysage spectaculaire de
jungle dense quasiment plongée dans l'eau, décor qui a servi au
tournage de Rambo II, paraît-il. Une petite île qu'on a contournée
était couverte de pélicans et d'arbres eux-mêmes recouverts de
pélicans. On nous a ensuite déposés sur une petite plage où il y
avait un restaurant. Le «capitaine» de notre embarcation nous a dit
que nous repartions à 17 h 30. Ah oui mais c'est une heure plus tard
que ce qu'on nous avait dit. De plus, il n'y avait rien à faire sur
l'île, à part se baigner dans de l'eau verte et se faire servir
sans amabilité particulière des plats sans saveur particulière,
car l'île appartient à une famille et on ne peut même pas s'y
balader. Moi j'avais faim, donc nous avons tout de même mangé (du
poulpe pour certains et du poisson frit pour une autre) et bu un
coup, et mes chaperonnes sont allées négocier un retour plus tôt.
Le pilote de la barque s'est contenté – mais on peut comprendre
qu'il n'ait pas fait tout le chemin inverse rien que pour nous – de
nous déposer de l'autre côté de l'île, sur une autre plage à
peine mieux, avec un autre resto. Là, il a parlé à un collègue
qui a accepté de nous ramener à bon port à 16 h 30 avec son
groupe.
Nous avions environ une heure à
passer ainsi et nous en avons profité pour nous baigner dans l'eau
verte, une eau très douce par ailleurs, pas vraiment sale mais une
eau de lagune quoi. La baignade, le ronronnement du moteur du bateau
et le soleil, tout concourrait à ce qu'on s'endorme. Seule Alex a
cédé. Nous nous trouvions dans le bateau avec plusieurs famille,
dont une qui était particulièrement joyeuse et qui avait des
commentaires amusants à faire sur tout ce qu'elle voyait. L'un de
ses membres ressemblait vaguement (mais très vaguement, hein) à Tom
Selleck, Magnum version Mexicaine. On nous a montré de loin, au
milieu des forêts d'arbres plongeant dans la lagune, la maison d'un
acteur. Déjà que mon ignorance est en matière d'acteurs
internationaux est très vaste, il va de soi que j'ai de graves
lacunes en ce qui concerne les acteurs mexicains.
Revenus sur la terre ferme, il ne
nous restait qu'à traverser le cordon littoral pour nous retrouver
face à l'océan Pacifique. Nous avons adoré cette plage, qui invite
au délassement. Il y a peu de gens, le beuglement musical est tout
de même assez distant pour qu'il ne nous gêne pas, le sable est
très fin et propre et surtout, il y de belles vagues! C'est tout de
même rare de trouver des plages où les vagues sont assez grandes
pour pouvoir s'éclater. Estelle, si tu me lis, sache que les vagues
de Mimizan-Plage restent les meilleures pour moi. Sous la
surveillance préoccupée de Maryline, j'ai fait tout un tas de
cabrioles dans des rouleaux assez gros, en veillant cependant à
toujours avoir pied (c'est facile de se laisser emporter dans un
océan qu'on ne connaît pas, d'autant plus qu'il ne m'a pas semblé
voir de surveillants, à part un type qui nous a dit qu'il était
surveillant bénévole et qu'il fallait qu'on lui donne de l'argent
pour le spectacle qu'il allait donner avec ses collègues. On n'y a
pas cru, mais il était tellement insistant qu'on a été obligé de
lui donner une pièce pour qu'il nous lâche, et même à ce
moment-là, il nous proposait encore des garçons et des filles. Très
très sain tout ça). Plusieurs fois, les vagues m'ont fait
violemment rouler sur moi-même, remettant probablement en place des
vertèbres déplacées. Bref, je me suis éclaté.
Nous sommes restés jusqu'au
coucher du soleil, qui disparaît très vite derrière l'horizon à
cette latitude, puis nous avons repris les bus (ambiance discothèque
avec néons) pour retourner à l'autre bout d'Acapulco. J'avais mes
affaires à préparer avant de quitter définitivement Acapulco pour
Puerto Escondido. Maryline a eu la gentillesse de me faire à manger
avant que je parte et j'ai eu le temps de mettre à jour mon blog.
Pour aller à la gare routière, afin d'éviter toute agression
superflue, Christophe, le directeur de l'Alliance française, a
recommandé qu'on appelle un taxi. J'ai enfin fait mon tour en
taxi-coccinelle! Je suis arrivé bien en avance à la gare routière
et j'ai attendu bien sagement en écrivant mon journal qu'on annonce
mon autocar. Dix minutes avant le départ, toujours pas d'annonce et
aucun écran d'affichage n'indiquait les départs. Alors je suis allé
me renseigner et on m'a dit qu'il fallait que j'attende encore dix
minutes. Cinq minutes plus tard, une annonce disait que mon bus
allait partir et que c'était le dernier appel pour les passagers à
destination de Puerto Escondido. Et en effet, le bus était là et
tout le monde était déjà à l'intérieur. En voulant m'asseoir à
ma place, je me suis fait rembarrer par le mec à côté qui m'a dit
en gros (j'imagine) que je pouvais m'asseoir n'importe où. Je me
suis assis derrière lui mais j'ai eu la chance de recevoir sa bière
sur mes pieds et, plus tard, son bras qui tombait sur mes jambes.
Bref, je suis tombé sur un gros lourd.
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