3e jour - Mexico
Lundi
11 février
Des nouvelles de mon cycle de sommeil: pas d'adaptation en vue. Hier
réveillé à 7 h, ce matin: probablement avant 6 h. J'en profite
pour tapoter sur mon ordinateur. Je suis assis sur mon lit face à la
fenêtre et de temps à autre je lève les yeux pour admirer le jour
s'installer. Un spectacle de petits oiseaux s'offre à moi: les
colibris viennent siroter dans l'arbre la boisson que Karl et Malinka
ont mis à leur disposition et, dans le grand immeuble en face de
moi, un homme commence sa journée lui aussi, dans le plus simple
appareil. Un spectacle réjouissant.
Après le petit déjeuner, où j'ai beaucoup appris sur les premiers
temps de la rencontre entre Karl et Malinka, mon cousin m'a emmené
sur le Zocalo, la place centrale de Mexico. Malheureusement, on ne
pouvait pas se promener au centre de la place à cause de préparatifs
d'une parade militaire ou quelque chose de la sorte. Karl voulait me
faire visiter le palais présidentiel, qui borde la place, mais
c'était fermé le lundi. Nous avons quand même fait un tour de la
place le long des divers bâtiments administratifs, tout en me
donnant d'intéressantes explications et il m'a fait rentrer dans un
hôtel à la décoration magnifique – la verrière était
particulièrement grandiose – puis nous avons terminé notre tour
du Zocalo par la cathédrale de Mexico. Avant de rentrer, nous sommes
allés jeter un coup d’œil à ce qu'il reste du grand temple des
Aztèques, mis au jour au 20e siècle seulement. À ce moment, un
hélicoptère militaire est venu soulever la poussière du Zocalo et
s'est posé au beau milieu de la place, un spectacle pas courant en
plein centre d'une ville, y compris à Mexico. Enfin, j'ai eu droit à
une visite guidée de la cathédrale et de son annexe, avec un tas
d'explications sur l'architecture de l'édifice.
Le soleil tapait fort à l'heure de midi (attestée par l'horloge de
la cathédrale) et depuis que nous étions sortis de l'appartement,
je ne me sentais pas dans mon assiette. J'attribue mon état à
plusieurs facteurs: le manque de sommeil, une petite infection dans
la gorge, peut-être le manque d'oxygène en raison de l'altitude (on
est quand même à 2 240 m d'altitude!) et une insolation. Je
sais que ça ne se fait pas de dire ça quand mon entourage se trouve
coincé par des chutes de neiges importantes, mais je crois bien que
j'ai fait une overdose de soleil hier sur la terrasse et aujourd'hui
sur le Zocalo. Toujours est-il que je me mouvais avec difficulté,
que chaque effort m'essoufflait et que j'avais des petits vertiges.
Pour faire une pause, nous sommes allés prendre un verre au dernier
étage d'un hôtel surplombant la place. Si la vue sur le Zocalo et
la cathédrale est imprenable, le service y est très lent. Pour un
hôtel de ce standing et la quantité de personnel qu'ils ont, c'est
très agaçant. Nous avons terminé notre promenade touristique par
une longue rue piétonne très animée où Karl m'a pointé du doigts
quelques maisons présentant un intérêt particulier, notamment
celle tapissée de faïence, dans laquelle nous sommes entrés pour
admirer l'intérieur.
Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés casser la croûte
dans un petit restaurant où, bien que je n'avais pas faim, j'ai bien
apprécié les tacos fourrés avec de la super viande de bœuf pas
grasse du tout. Le petit demi-litre d'eau citronnée m'a requinqué
également. Néanmoins, arrivés à l'appartement, j'ai fait une
sieste de près d'une heure et demie et il est bien possible qu'elle
m'ait sauvé la vie. J'ai retrouvé la forme et l'énergie.
Après cette sieste salvatrice, je suis retourné dans le centre me
promener tout seul pendant que Karl travaillait. J'ai retrouvé la
bouche du métro, j'ai acheté mon billet tout seul comme un grand,
j'ai voyagé avec les travailleurs à l'heure de pointe et changé de
ligne sans me tromper et je suis arrivé à destination. J'ai refait
un tour du Zocalo où se déroulait une cérémonie du drapeau: au
son du tambour, des soldats ont descendu l'immense drapeau mexicain
qui flotte au-dessus de la place. Puis ils se sont mis à plusieurs,
un peu paniqués, pour l'attraper, se faisant emporter par le poids
du drapeau. C'était assez amusant. Pendant ce temps, toute une foule
était attroupée autour de la place pour admirer le spectacle,
certains Mexicains adoptant une attitude respectueuse, la main sur le
cœur. Puis les militaires ont rentré le drapeau dans le palais
présidentiel et la vie a repris son cours. Je suis parti explorer
les rues du centre historique mais la nuit commençait à tomber, si
bien qu'on ne pouvait pas bien apprécier l'architecture du quartier.
Les vendeurs ambulants étaient partout et à un moment je les ai vu
remballer leur marchandise en un temps record, avertis par un
guetteur qui sifflait pour annoncer le passage des autorités. Une
organisation très bien rodée, on dirait. Je me suis baladé ainsi
pendant trois quarts d'heure puis je suis tranquillement rentré chez
Karl et Malinka à pied, en suivant les grandes avenues pour ne pas
me perdre, aidé des cartes incluses dans mon guide du Routard. La
ville était très animée mais les rues étaient parfois très
sombres.
J'avais faim en arrivant mais je ne voulais pas acheter n'importe
quoi n'importe où. Heureusement, Karl n'était pas contre un petit
dîner et nous sommes ressortis acheter des empanadas au coin de la
rue pour les manger plus tard avec Malinka. Le temps de regarder les
informations sur la renonciation du pape et de tapoter un peu sur mon
clavier et on approche de l'heure de dormir.
6 commentaires:
La "résignation" du pape ? Tu es sûr ?
Oups... oh misère!
Héhééé c'est peut-être une résignation aussi, on sait pas ! :)
Bien dit Léa. Je pense qu'il était résigné à renoncer en fait.
Vivement la suite ! On a l'impression d'y être. Bises à toi, à Karl, Malinka et Bruno.
Héhé, je ferai de mon mieux pour ne pas vous décevoir. Bises!
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