Samedi
16 février 2013
Une
petite journée peu remplie mais épuisante quand même. Je voulais
faire une matinée de repos logistique, si on peut dire, comprenant
lessive et achat d'un billet pour ma prochaine étape: Puerto
Escondido. Réveillé une fois de plus par la chaleur, je suis allé
porter mon linge quelques mètres plus loin dans la rue de
l'Alliance française, chez une gentille dame qui fait les lessives.
Elle m'a dit de revenir trois heures plus tard, donc j'en ai profité
pour prolonger la promenade un peu plus loin, jusqu'au Wal Mart, où
l'on m'avait dit qu'il y a un guichet de la compagnie Estrella de
Oro. Là, on m'a expliqué qu''ils ne vendaient pas de billets pour
Puerto Escondido et que c'était à l'Estrella Blanca que je devais
m'adresser. Maryline m'avait mis en garde contre cette possibilité
et m'avait dit où trouver un guichet de cette compagnie d'autocars.
Je suis monté dans un des bus qui parcourent la Costera – la
grande avenue qui longe la baie – d'un bout à l'autre, et je suis
descendu à ce que je croyais être un point de repère. Je me
souvenais qu'il fallait que je rentre dans un centre commercial et là
je trouverais le guichet, or point de compagnie d'autocars dans ce
centre commercial. Je suis parti en quête du bon centre commercial.
J'ai avancé le long de la Costera et, alors que je commençais à me
dire que j'étais allé trop loin et qu'il valait mieux que je rentre
à l'Alliance et que je revienne avec Maryline acheter mon billet, je
vois un nom qui me semble familier: Fabricas de Francia. C'était
bien là.
Mon
billet en poche, je suis rentré à l'Alliance, j'ai avancé dans mon
journal de bord et puis je suis allé chercher mon linge (je sais,
j'ai une vie passionnante). Pendant que la lingère pliait mes slips
sous mes yeux, elle m'a tapé la conversation et elle était toute
contente d'apprendre que j'étais le cousin de Maryline. Je lui ai
raconté tant bien que mal mes aventures au Mexique et que là d'où
je viens, il y a 25 cm de neige. Je ne sais pas si elle savait ce que
c'était, la neige.
Je
me suis occupé jusqu'à ce que Maryline se libère de ses
obligations pédagogiques, puis j'ai réclamé à manger. Elle m'a
emmené dans un resto très sympa à côté de l'Alliance, où l'on
est installé dans un jardin ombragé. La patronne est très sympa et elle va
couper elle-même ses plantes au fond du jardin pour préparer des
eaux parfumées. Les plats sont peu copieux mais très bons et
d'ailleurs, elle n'a pas hésité à me refaire un taco de cochinita
quand elle a compris que j'avais encore faim.
Après
le repas, nous voulions monter au sommet d'une colline
surplombant la ville et la baie d'Acapulco. Nous y serions bien allés
à pied, mais il fait vraiment trop chaud et surtout, le chemin n'est
pas particulièrement agréable, le long de la route. Nous avons donc
pris un taxi, qui nous a emmenés à travers une copropriété privée
très cossue, jusqu'en haut, devant l'entrée d'une chapelle
œcuménique moderne, ouverte, aérée et pas du tout austère. Nous
avons été accueillis par des perroquets qui avaient l'air de dire
des choses mais on ne comprenait pas bien. Les perroquets sont
timides: nous nous sommes approchés de leur cage (car ils étaient
en cage) et ils se sont aussitôt tus. Impossible de les voir parler.
Nous avons fait le tour de la chapelle; un mariage se préparait et
les belles tenues étaient de sortie, d'autant plus que c'était un
mariage américain.
La
vue depuis là-haut est spectaculaire: on voit l'océan Pacifique à
perte de vue, toute la baie d'Acapulco et les montagnes
environnantes. Il y aurait certainement de belles randonnées à y
faire s'il n'y avait pas autant de criminalité et d'insécurité
dans les quartiers périphériques d'Acapulco. D'après ce que me
disait Karl, c'est de toute façon une activité peu développée au
Mexique, même autour de Mexico, où pourtant les montagnes sont
nombreuses et où il ferait bon s'échapper de la pollution. À côté
de la chapelle se dresse une imposante croix blanche qu'on voit
depuis quasiment toute la baie. Nous sommes restés là à observer
l'océan Pacifique, à regarder les Américains débarquer avec leurs
belles toilettes et à essayer de causer avec les
perroquets encore quelques minutes puis nous sommes redescendus à
pied à travers la résidence jusqu'à la route principale, où nous
avons attendu un bus pour nous ramener à l'Alliance.
Je
pensais avoir un peu de temps pour me reposer, mais nous avions prévu
d'aller à un concert des Beatles. Enfin plutôt un hommage aux
Beatles rendu par des groupes locaux. Nous pensions que le concert ne
commençait pas avant 19 h 30 mais après vérification, il
commençait en fait à 18 h 00. Or il était justement 18 h 00 et il
fallait pas loin d'une heure pour aller jusqu'à la Quebrada, où se
déroulait le concert. Mais pour Maryline, ce n'était pas un
problème: rien ne commence à l'heure au Mexique et nous avions
largement le temps d'y aller. Pour nous y rendre, nous avons bien sûr
pris un bus, mais comme nous étions tous les deux un peu fatigués,
nous ne voulions pas d'un bus boîte de nuit. Nous en avons laissé
passer un, bruyant, puis nous avons décidé de prendre le suivant
quoi qu'il arrive. Pas de chance, il était encore plus bruyant. Le
chauffeur nous balançait du reggaeton à fond dans les oreilles et
je pense que même à la chapelle œcuménique ils entendaient notre
bus. Nous devions nous boucher les oreilles pour ne pas devenir
sourds. Très agaçant et épuisant.
À
l'amphithéâtre en bord de mer, le concert avait déjà commencé,
mais il a duré encore longtemps, donc nous n'avons pas manqué
grand-chose. Nous avons vu trois groupes: un de petits jeunes, qui ne
chantaient pas très juste mais qui avaient bien du mérite quand
même, un de jeunes filles qui était un peu mieux et surtout très
dynamique, puis un dernier, constitué en partie de personnes plus
expérimentées et c'était assez réussi, mais ils étaient un peu
mous. La soirée était sympa, les Mexicains étaient sortis en
famille voir le spectacle, toutes les générations étaient
représentées et il y avait une bonne ambiance. Pendant le concert,
nous sommes remontés un peu plus haut dans l'amphithéâtre car,
comme il se doit, la musique crachait dans les hauts parleurs et
c'était désagréable.
Après
le concert, nous sommes rentrés à l'Alliance et nous sommes
ressortis accompagnés d'Alex dans un bar pas trop loin. L'endroit que les filles ont trouvé passait de la musique, mais pas trop forte: un miracle. Nous avons bu quelques coups, j'ai mangé un petit
quelque-chose et nous avons discuté jusqu'à deux heures du matin
environ.
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