Lundi
18 février 2013
Les bus de nuit, du moins celui que j'ai pris, sont confortables: on a
de la place pour les jambes, on peut presque s'allonger à
l'horizontale et la télé ne braille pas. N'empêche que je n'ai pas
très bien dormi - l'autocar emprunte une route qui traverse des tas de villages qui accueillent les visiteurs par des ralentisseurs; la vitesse est rarement constante, dans ces conditions, et ça se ressent - et que je suis arrivé très tôt à Puerto
Escondido, 7 h 00, et en plus, pas à la gare routière qui se trouve
au centre-ville mais à une autre, bien plus excentrée. J'ai tourné
en rond pendant dix minutes en réfléchissant à ce que je devais
faire, savoir si je restais une nuit à Puerto Escondido, si je
prenais directement un taxi pour aller en ville et que je revenais
plus tard à ce terminal pour acheter mon billet pour Oaxaca car le
guichet qui m'intéressait était fermé, etc. Tout était très
confus dans ma tête (plus que d'habitude). J'ai demandé à quelqu'un à quelle heure
ouvrait le guichet pour ma compagnie d'autocars et comme je ne devais
attendre que trois quarts d'heure, je me suis dit qu'il était tôt
et que ce serait le moment parfait pour rattraper mon retard dans la
rédaction du journal de bord. À croire que mes vacances tournent
autour de ça.
Un peu avant 8 h 00, le guichet a
ouvert et j'ai acheté mon billet pour le lendemain soir, puis j'ai
sauté dans un taxi qui m'a emmené dans le centre, à l'hôtel
dénommé «Le P'tit Hôtel», que j'ai choisi non pas parce qu'il
est tenu par un Français qui a participé à la construction du
métro de Mexico (dixit le Routard), mais surtout parce qu'il
proposait le wifi. Je vous assure que je peux vivre sans wifi, mais
j'avais promis à Maryline que je donnerais des nouvelles à mon
arrivée, or comme les sms ne passent pas, autant que j'aie une bonne
connexion à Internet pour mettre à jour mon blog. Pas de chance, le
wifi fonctionne très mal. Impossible de garder une connexion ouverte
et, la plupart du temps, impossible de se connecter. Avantage: je
traîne moins sur Internet et j'avance plus vite dans mon journal.
Désavantage: c'est super frustrant. Néanmoins, l'hôtel est très
charmant. Les chambres sont des sortes de petits bungalow très
joliment peints et agencés en étages autour d'une piscine. Et puis
on est en plein centre-ville, proche de la plage mais pas dans la rue
qui borde la grande plage, fréquentée uniquement par les touristes,
surfeurs ou non. Ici, on est plus près du Puerto Escondido
autochtone, là où vivent les gens, et qui est aussi très animé et
plus sympa que cet alignement de boutiques, bars et restos à
touristes (où je vais peut-être faire un tour plus tard quand
même).
Le réceptionniste m'a recommandé
un restaurant pour prendre mon petit déjeuner. J'ai eu du mal à le
trouver et en plus il n'avait rien de particulièrement transcendant
à me proposer: des œufs, un jus de fruit, un thé (j'aurai appris
que «manzanilla» n'a rien à voir avec de la pomme; c'est de la
camomille). Ceci fait, je suis allé m'aventurer dans le Puerto
Escondido des Mexicains en quête d'une banque. J'ai tourné un
moment avant de réussir à m'orienter et heureusement qu'il y a des
plans de temps en temps sur les murs, sinon j'aurais été contraint
de retourner à l'hôtel prendre la carte de la ville qu'on m'a
donnée. J'ai essayé un premier distributeur qui n'a pas voulu me
donner d'argent et c'est pourquoi j'ai cherché la banque HSBC, mon
amie, la seule qui veut bien me laisser retirer des pesos dans ce
pays. Après avoir fait la queue pendant dix minutes car seul un
distributeur fonctionnait, je suis rentré dans ma chambre planquer
mon fric et faire une petite sieste pour rattraper ma nuit. J'ai eu
beaucoup de mal à m'en extirper (la «manzanilla» y était
peut-être pour quelque chose) et, pour m'ouvrir l'appétit, je suis
retourné en ville pour aller jusqu'au marché, une promenade
d'environ une demi-heure, où il semble toujours y avoir un
«quartier» des petits restaurants. J'ai compté qu'il devait y
avoir environ une quarantaine de petits troquets différents, mais
qui servent tous la même chose. J'ai vite fait le tour pour voir
s'il y en avait un qui sortait du lot, on m'invitait partout à
m'installer à table, et j'ai choisi de m'asseoir là où il y avait
le plus de monde. Rien ne me tentait vraiment. Je voulais du poisson
grillé mais ils ne semblent pas connaître ça dans ce pays. Quel
dommage. J'ai donc commandé un poisson «à la diable» en demandant
à ce que ce ne soit pas trop épicé. Car il y a épicé façon moi
et épicé façon mexicaine, et on n'est pas vraiment au même
niveau. Là c'était parfait. Le poisson n'était pas inoubliable
mais à priori, il ne m'a pas rendu malade. À la table à côté, un
papy faisait boire de la bière à un enfant en bas âge et tout le
monde rigolait. Juste quand je pensais que je venais d'un monde
complètement différent où mes amies qui ont fait des enfants
veillent à ne pas boire d'alcool pendant la durée de l'allaitement,
j'ai vu l'une des cuisinières jeter des regards très
désapprobateurs à l'égard de cette famille.
Ce n'est qu'en repartant du
marché que j'ai vu qu'il y avait une autre section de restauration
où ce qu'ils servaient avait l'air plus intéressant. Peut-être que
j'aurai le temps d'y revenir avant de partir. Sinon, il y aura plein
d'autres occasions dans d'autres villes. J'avais prévu d'aller voir
la plage et de prendre quelques photos d'icelle avant de rentrer à
l'hôtel déposer mes objets de valeurs et prendre mes affaires de
plage, mais je me suis retrouvé à marcher le long des trois
kilomètres de plage, les pieds dans l'eau. Je pensais revenir par la
rue principale, celle des touristes, qui longe la plage, mais j'étais
allé trop loin et il n'y avait plus de rue à touristes, mais une
rue en terre très pittoresque où se trouvaient aussi des étrangers.
Et en fait il n'y a pas de rue qui longe la côte aussi loin, si bien
que j'ai un peu erré pour rentrer à l'hôtel.
Marcher dans le sable et se
perdre dans les rues, ça fatigue, alors je me suis installé dans un
bar au bord de la plage et j'ai renoncé à revenir avec mes affaires
pour me baigner, car le soleil commençait à être très bas. Je me
suis installé au premier étage d'un bar pour boire une bière en
observant la plage, puis je suis rentré à l'hôtel prendre une
douche et rattraper tout mon retard de rédaction. La connexion à
Internet est impossible, ce qui m'agace, mais il faut bien commencer
par se sevrer progressivement.
En revenant de ma grosse
promenade de l'après-midi, j'avais vu plusieurs agences de voyage.
Je suis donc sorti pour me renseigner sur les billets d'avion entre
Merida – qui devrait être la dernière étape de mon voyage – et
Mexico, parce qu'en bus, c'est quand même 20 heures de trajet. Je
n'ai pas retrouvé les deux agences que j'avais vues cet après-midi
mais j'en ai vu une autre. Le monsieur derrière son guichet m'a
donné un prix bien plus élevé que ce que Karl avait vu sur
Internet quand nous avions regardé ensemble mais il est possible que
la date approchant, le prix ait augmenté. Je me donne jusqu'à
demain pour réfléchir et pour aller voir d'autres agences, mais le
prix sera probablement le même. Je suis allé réfléchir à tout
cela dans un restaurant au bord de la plage recommandé par le
routard et j'ai enfin eu mon poisson grillé, dont je suis très
satisfait.
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