vendredi 15 mai 2009

Istanbul - Jour 5

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Dimanche 26 avril 2009
Istanbul, Hôtel Mystic, 21h07
Notre objectif de la journée : les quartiers de Fatih et d'Eyüp, et la Corne d'Or. Après le petit déjeuner au frais sur la terrasse, nous nous sommes tranquillement aventurés dans le quartier à côté de chez nous en nous dirigeant vers la mer de Marmara. Le quartier est populaire, les ruelles sont pittoresques, les gens ont l'air aimable. Nous avons manqué de nous faire tuer en traversant la voie rapide séparant les habitations d'un côté et le bord de mer de l'autre, mais cela valait le coup. Nous avons longé la côte quelques centaines de mètres avant de retourner dans les quartiers de plus en plus populaires qui longent la voie rapide et la voie ferrée. Nous avons vu des femmes couvertes du foulard, comme il y en a beaucoup partout à Istanbul, qui nettoyaient à plusieurs un tapis. A mesure que nous progressions, les ruelles devenaient plus larges, plus commerçantes, mais le dimanche, beaucoup de magasins sont fermés et l'activité était donc réduite.
Plus on avançait, plus l'on pouvait voir que l'on s'éloignait du centre, car nous étions les seuls étrangers à arpenter les rues et on devisait souvent notre look occidental avec lunettes de soleil, mais rien de bien méchant. Ce qui était surprenant dans ce quartier, c'est que beaucoup de choses étaient écrites en russe sur les devantures. Je ne sais quelle en est la raison, si il s'agit de commerces tenus par des russophones, ou des commerces s'adressant particulièrement aux russophones, qui sont nombreux à passer leurs vacances en Turquie.

Nous avons progressé pour arriver à la mosquée de Sehzade. A force de voir des belles mosquées partout tous les jours, je dois avouer qu'on était un peu blasés devant celle-là. Elle ressemblait d'extérieur un peu à la mosquée de Soleymane le Magnifique, qu'on avait vue hier, mais sans les travaux. Nous ne sommes pas rentrés à l'intérieur, seulement dans la cour. J'aime beaucoup ces cours de mosquées, car elles sont fraîches et calmes, blanche et très lumineuses. On s'y sent bien. D'ailleurs j'aime bien les mosquées, car on doit retirer les chaussures et dans celles où je suis rentré en Turquie et à Chypre, elles sont recouvertes de moquette, ce qui fait qu'on s'y sent un peu chez soi dans une atmosphère feutrée.
Dans la cour de la mosquée Sehzade, nous avons sorti le petit futé et établi un semblant d'itinéraire pour remonter le long de la Corne d'Or. Tout d'abord nous avons longé l'aqueduc de Valens, aujourd'hui traversé par la voie menant au deuxième pont sur la Corne d'Or, puis nous sommes arrivés à la mosquée de Fatih, dont nous n'avons pas vraiment pu apprécier toute la beauté, puisqu'elle était, comme beaucoup d'autres, recouverte d'échafaudages et de bâches. Cette mosquée serait le centre de la communauté conservatrice qui habite le quartier, et en effet, beaucoup de femmes étaient voilées de noir de la tête aux pieds, ce que nous n'avons pas vraiment vu ailleurs en ville.
Après en avoir fait le tour et entendu l'appel à la prière – qui d'ailleurs ne semblait pas susciter de ferveur particulière même aux abords d'une mosquée conservatrice –, nous avons traversé un petit marché où nous avons acheté des figues et des dattes et goûté à un fruit séché noir ayant vaguement la forme d'une petite banane mais qui ne nous a pas du tout plu au goût. Notre objectif suivant était la mosquée de Sultan Salim. Nous l'avons atteinte assez rapidement, mais nous n'avons pas réussi à rentrer dans son enceinte, tous les accès que nous avons essayé étant fermés. Nous avons fait le tour de son périmètre en passant à nouveau par des quartiers populaires très beaux, mais Julie commençait à sérieusement fatiguer car son corps réclamait de la nourriture, ce qui lui a sûrement gâché le plaisir de l'authenticité des maisons et des ruelles étroites. Pour finir, nous sommes arrivés à ce qui semblait être une entrée ouverte, mais un vieil homme posté à l'entrée nous a dit que c'était fermé. Echec.
Nous sommes ensuite redescendus vers la Corne d'Or en commençant à chercher un endroit ou manger, mais les petits lokanta étaient rares. Dans ce quartier-là, les enseignes étaient en grec, vestige du passé hellénique de la ville. J'ai pris un « turkish kebab » dans un petit troquet, qui s'est avéré être le meilleur que j'ai mangé pendant mon séjour à Istanbul. De la bonne viande de boeuf assaisonnée à la perfection, une sauce un peu épicée, du persil frais et une quantité de viande relativement raisonnable. Nous avons dégusté notre repas (pour Julie, un toast au fromage) sur l'herbe au bord de l'eau, ce qui était assez agréable, malgré le vent, toujours frais. Après une très courte sieste bien méritée, nous avons repris notre promenade intensive en marchant le long de la Corne d'Or en direction d'Eyüp. Nous avons fait quelques mètres, le temps d'admirer une église bulgare, puis comme Julie n'avait plus trop envie de marcher, nous avons sauté dans un bus qui nous a avancé jusqu'à notre destination, et je n'en étais pas mécontent.
A Eyüp, nous étions bien au-delà des limites des cartes que nous avions à disposition, et il nous était difficile de nous orienter pour trouver les sites remarquables des alentours. Nous avons commencé par explorer les alentours et nous avons trouvé ce que nous cherchions, la mosquée mausolée Eyüp Sultan, avec l'aide de la foule qui s'y rend en pèlerinage. D'extérieur, l'édifice est très beau, mais c'est l'intérieur de la cour qui ravit, avec de belles mosaïques dans les tons bleus sur le pan de la cour faisant face à l'entrée de la mosquée, un espace vert au milieu avec un arbre qui y pousse. De belles couleurs de tapis et de peintures, et une douceur agréable en offrant un abri au vent. Nous sommes rentrés dans la mosquée après avoir retiré nos chaussures, mais l'imam faisait un sermon, donc nous n'avons pas pu nous aventurer dans la partie centrale, réservée aux fidèles.
Après un arrêt kebab (je suis frustré du kebab, je n'en trouve pas d'excellents comme je veux, alors j'en mange tout le temps), nous avons gravi un chemin à travers un joli cimetière musulman pour monter jusqu'au café Pierre Loti (Pierreloti ou Pyer Loti, comme on le trouve aussi), du nom d'un célèbre turcophile français qui aimait venir admirer la vue sur la Corne d'Or en y fumant un narguilé. Nous avons pris quelques photos depuis la plateforme d'observation puis nous sommes redescendus au bord de l'eau en téléphérique. Là, nous voulions trouver un bateau pouvant nous ramener à Eminönü par la Corne d'Or, mais après avoir marché plus d'une demi-heure sans voir de débarcadère, en traversant un petit parc d'attractions, nous avons abandonné l'idée et sommes montés dans un bus revenant vers le centre.
Nous sommes tranquillement rentrés en direction de notre hôtel en pensant nous arrêter en chemin dans un lokanta, ce que nous avons fait à proximité de la gare Sirkeci, terminus de l'Orient-Express. Julie a eu sa soupe et son riz au lait et moi un mélange de viandes grillées, très bon. Nous nous sommes arrêtés une dernière fois en chemin pour acheter quelques pâtisseries orientales à déguster dans la chambre et nous sommes rentrés tôt à l'hôtel pour pouvoir nous lever extrêmement tôt demain matin (3h00) pour prendre l'avion.
Hôtel Mystic, 22h43

1 commentaire:

Elisa a dit…

Ouf ! J'avais peur que tu ne rentres pas à temps à Genève pour prendre ton avion pour Halifax ;-)