19e
jour – Mérida - Mexico
Mercredi
27 février 2013
Ayant
renoncé hier à partir en excursion à Izamal ou Uxmal ou me baigner
dans un cenote, histoire de ne pas trop stresser avant de prendre mon
vol pour Mexico, j'étais fermement déterminé à ne pas trop me
fouler de la journée. J'étais décidé à dormir longtemps, ce à
quoi le lieu se prêtait pour une fois, car les chambres sont plutôt
calmes, quoique étouffantes. En effet, j'ai remarqué qu'aucune
ouverture n'avait été prévu pour amener de l'air de l'extérieur.
Il y avait bien un ventilateur au plafond pour brasser l'air (avec
une certaine efficacité) et une climatisation qui amenait de l'air
de l'extérieur mais il n'y avait même pas un trou pour recycler de
l'air naturel. J'étais, donc, décidé à faire la grasse matinée,
mais pas trop quand même, hein, il ne fallait pas que je loupe le
petit déjeuner compris dans le prix de la chambre. De toute façon,
à 9 h 00, j'étais réveillé. Le petit déjeuner n'était pas bien
intéressant – des œufs brouillés, du mauvais thé, du mauvais
café, quelques jus artificiels, de la marmelade artificielle et du
mauvais beurre sur du mauvais pain. Super!
J'ai
occupé la chambre quasiment jusqu'à ce qu'on me mette dehors, ne
rendant la clé qu'à midi, puis je suis allé me promener en ville.
Je suis rentré dans la cathédrale et j'ai apprécié le style sobre
ainsi que le crucifix, qui serait l'un des plus grands du monde. En
sortant, j'ai croisé tout ce que Mérida compte de miséreux: un
unijambiste, une dame recouverte de bulbes, une multitude faisant la
manche, ils étaient tous réunis autour de l'église.
De
l'autre côté de la rue, je suis rentré dans le palais du
gouvernement (municipal? de l'État?) pour admirer les peintures
murales représentant l'histoire de la région et de son peuple. J'ai
trouvé que c'était très intéressant et j'ai beaucoup apprécié
le style de l'artiste. À l'entrée, dans la cour, se trouvait un
piano à queue tout seul. J'ai compris à quoi il servait un peu plus
tard, quand une dame en tenue de soirée s'y est installée et a joué
quelques notes. Cela n'a pas duré longtemps: sa petite mélodie
n'était qu'un prétexte à une séance de photos. C'était assez
curieux à voir. Je
pensais ensuite aller au musée régional d'anthropologie. À peine
avais-je sorti mon guide pour m'orienter qu'un homme, que je pensais
être un vendeur pour le magasin d'électroménager devant lequel je
m'étais arrêté, m'a demandé ce que je cherchais et a commencé à
me donner des conseils sur les choses à voir à Mérida,
m'entraînant dans une conversation sympathique.
Puis il m'a mis en
garde contre les produits d'artisanat de mauvais qualité, me
conseillant plutôt d'aller dans une coopérative. Il m'y a gentiment
conduit et m'a laissé entre les mains d'une poignée de vendeurs qui
me scrutaient tandis que je regardais l'intérieur du magasin sans
intérêt particulier. J'ai quand même commencé à m'intéresser
aux hamacs et j'ai demandé des renseignements. Puis ça a été les
chapeaux mayas. J'ai négocié le prix avec brio mais bon, au final,
je sais que je me fais de toute façon avoir. Et puis après avoir
réglé par carte, j'ai vu un de ces pulls mayas que j'avais déjà
remarqués sur des gens et qui me plaisaient bien. Là aussi, j'ai
essayé, j'ai négocié et finalement j'ai réussi à avoir un bon
prix (par rapport à ce qu'il proposait au début, c'est relatif) en
lui donnant ce qu'il me restait de cash. Maintenant je commence à croire que tous ces braves gens qui veulent m'aider à visiter la ville et à trouver les meilleurs endroits pour faire les meilleures affaires ne sont pas là par hasard. Si ce sont bien des rabatteurs pour les magasins de produits artisanaux, alors ce sont des maîtres dans l'art de la manipulation. La conversation est plaisante et c'est très subtilement qu'ils amènent la conversation sur la question de l'artisanat. Donc comme on ne se sent pas forcé, on consent bien volontiers à les suivre dans les magasins.
Je
suis donc ressorti de la boutique chargé de marchandises alors que
n'avais absolument pas pour projet d'acheter quoi que ce soit ce
jour-là. Les poches vides autant que le ventre, je suis passé
retirer un peu d'argent puis je me suis rendu au marché principal de
Mérida. À l'entrée, il y avait un attroupement: des curieux
semblaient regarder une équipe de tournage faire des repérages
sonores et lumineux. Enfin, je ne sais pas, je cherchais les
comedores, que j'ai trouvés après m'être perdu dans ce
dédale de fruits, légumes, herbes, livres, viandes, serruriers,
cordonniers et que sais-je encore. Un bien beau marché. Les
comedores se trouvaient dans une petite cour et j'ai fait tout
le contraire (je m'en suis rendu compte après) de ce que
recommandait le Routard: j'ai choisi le moins fréquenté. En fait je
n'avais pas vu qu'il y en avait plein d'autres un peu plus loin, où
il y avait plus de monde, mais à mon avis, ils se valent tous. J'ai
goûté une spécialité locale, le poc-chuc, des tranches de
porcs marinées qui n'avaient rien d'exceptionnel.
Enfin,
je suis rentré à l'hôtel pour me poser tranquillement devant mon
ordinateur en attendant l'heure de prendre le taxi pour l'aéroport.
Le plus miraculeux, c'est que j'ai réussi à caser toutes mes
nouvelles acquisitions dans mon sac de voyage. Il est temps qu'il se
termine, d'ailleurs, parce que ça commence à faire lourd sur le
dos. C'est un vieux très sympa qui m'a emmené à l'aéroport dans
son taxi. Il m'a fait la conversation et, étonnamment, je me suis
laissé allé à parler de la pluie et du beau temps en espagnol.
J'étais
bien en avance à l'aéroport pour mon vol pour Mexico et,
l'enregistrement effectué, je me suis retrouvé devant une boutique
spécialisée dans les lunettes de soleil. J'ai dû essayer une
cinquantaine de paires différentes mais aucune ne pouvait effacer le
souvenir de mes regrettées lunettes disparues entre Oaxaca et Tuxtla
Gutiérrez. J'ai néanmoins discuté avec la vendeuse et avec le
gérant du magasin, un Néerlandais venu au Mexique par amour mais
qui semble avoir un peu de mal à s'intégrer. L'aéroport de Mérida
est nickel, on a même le wi-fi gratuit, et ça j'aime. Ce qui m'a
surpris, en revanche, c'est que taxiway qui permet à l'avion de se
rendre en bout de piste, c'est la piste elle-même. L'avion roule sur
la piste, il fait demi-tour, puis il décolle. Il faisait nuit quand
l'avion est parti mais la vue était intéressante. Pas tellement le
survol du golfe du Mexique, sur lequel on pouvait quand même voir
des lumières, qui étaient, selon moi, des plate-formes offshore
d'exploitation pétrolière ou gazière, mais ce qui était
magnifique, c'étaient les lumières des villes, nombreuses, et de
plus en plus rapprochées jusqu'à Mexico. L'aéroport de Mexico se
trouvant en plein milieu de la ville, l'atterrissage est fantastique,
on voit s'étendre les lumières de cette ville immense jusqu'à
l'horizon, et à mesure que l'avion se rapproche du sol, on voit de
mieux en mieux les détails; les serpents lumineux deviennent des
files de voitures et on distingue petit à petit chaque pâté de
maisons, jusqu'à ce que l'avion se pose au sol.
Le
système de taxis est très bien organisé à Mexico. On choisit sa
compagnie, on donne l'adresse et on paye par zone. On reçoit en
échange un ticket qu'on échange au chauffeur de taxi. Dans mon cas,
le problème, c'est que j'avais choisi (au pif) la compagnie la plus
demandée, si bien que j'ai attendu près de vingt minutes en ligne
avant que je puisse monter dans un taxi. Mais je suis arrivé à bon
port, j'ai sonné au bon interphone et j'ai retrouvé Malinka et sa
mère.
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