Samedi
23 février 2013
Incapable
de quitter le meilleur lit que j'ai eu en deux semaines au Mexique.
Pourtant, je voulais me lever tôt pour aller voir le marché du
village de San Juan Chamula, qui décline vite après 9 h 30, paraît-il. Ce
n'est qu'un peu avant 9 heures que je suis sorti de ma chambre et que
je suis allé dans le quartier populaire et très animé du marché
pour trouver les minibus qui partent pour San Juan. C'était le chaos
dans ces rues et il y avait des minibus par dizaines, mais aucun qui
ne partait pour San Juan. J'ai demandé mon chemin à une vendeuse de
jus de fruits, qui m'a indiqué d'aller dans la rue en face et juste
au moment où je me suis arrêté pour regarder les détails que
donnait mon guide de voyage, un homme m'a interpellé pour me
demander si j'allais à San Juan et m'a invité à monter dans son
minibus. On m'a installé à l'arrière, à côté d'une vieille
indienne qui tricotait et derrière un Allemand à la moustache
extravagante.
Juste
avant de partir, un autre Allemand est monté, on l'a installé à
côté de moi et nous avons sympathisé. Un Souabe prénommé Manuel,
étudiant en dernière année de médecine. Il est en stage de
dernière année dans un hôpital de la région et il est de passage
à San Cristóbal pour des questions administratives. Je lui ai parlé
de mes projets de la journée et comme il avait l'air de les trouver intéressants, je lui ai proposé de se joindre à moi. Et donc nous
avons passé la matinée ensemble à découvrir deux étonnants
villages de populations tzotzil, qui font partie de la grande famille
maya.
Nous
sommes allés voir l'attraction du village: l'église. Si l'extérieur
est original du fait de ses décorations mayas, le folklore qu'on
voit à l'intérieur est très curieux et ne ressemble à rien de ce
qu'on peut voir dans le reste de la chrétienté (enfin, qu'est-ce
que j'en sais). Mais avant d'entrer, il faut payer un droit de
passage à un enfant représentant l'autorité touristique locale,
qui, moyennant 20 pesos par personne, nous donne un laissez-passer
pour l'église. À l'intérieur, il est strictement interdit de
prendre des photos. Au moment où nous entrions dans l'église,
plusieurs personnes rentraient également en jouant de la guitare et de l'accordéon. Le sol de l'église est jonché d'aiguilles de pin et les
fidèles font brûler des cierges qu'ils déposent sur des autels
devant des représentations de saints (qui sont en fait leurs divinités traditionnelles sous des traits chrétiens) ou à même le sol. Le spectacle est saisissant, on compte des bougies par centaines partout dans l'église et c'est très beau. Cela relève
du miracle que cette église n'ait pas encore pris feu, avec toutes
les bougies et les aiguilles qui se côtoient si près. Le
syncrétisme entre catholicisme et religion traditionnelle est très
folklorique. Dans une ambiance de fumée d'encens, des gens viennent
en famille déposer des offrandes, égorger un coq ou une poule,
jouer de la musique. Des groupes se réunissent et font comme chez
eux, s'assoient sur des chaises et crachent par terre quand ils
l'estiment nécessaire. C'est parfois assez surréaliste.
Après un bref tour de l'église, nous avons mangé à côté dans
un petit boui-boui sans prétention où nous avons pris du poulet
grillé accompagné de riz. J'ai dit à Manuel que Karl avait averti
Petrona de ma visite et que j'aurais préféré la voir. J'avais un
numéro mais pas de téléphone. Lui, en revanche, avait un téléphone, et il m'a proposé de l'utiliser,
ce que j'ai fait. J'ai eu un peu de mal à comprendre où elle se
trouvait. Elle me disait qu'elle se trouvait juste à côté, je suis sorti du restaurant et j'ai couru dans la mauvaise direction en pensant qu'il fallait que je regarde au coin de la rue. Sa maison était en fait juste à l'autre bout de la place et elle me voyait m'agiter inutilement sans la voir. Nous sommes allés chez elle après manger,
où nous avons vu sa sœur tisser à la manière traditionnelle.
Petrona elle-même n'était pas très accueillante, peu souriante, et
il n'y avait pas grand chose à visiter à part un atelier où elle
avait tout un tas de vêtements tissés à vendre. Si nous n'avions pas
l'intention d'acheter quoi que ce soit avant de rentrer, Manuel a
quand même essayé plusieurs chemises et un short et a fini par
acheter quelque chose après avoir négocié ferme. Moi j'ai un peu
regardé les pièces autour en demandant l'autorisation, j'ai vu une
cuisine, une chambre à coucher, c'était intéressant mais pas
exceptionnel. Je pensais que ce serait une visite d'un intérieur traditionnel avec des explications mais l'interaction se limitait en gros à une relation commerciale.
Le
premier bus était à 6 heures et quelques, mais c'est un peu tôt,
quant au suivant, il était à 10 h 55. Cela me fait arriver après
15 heures à Palenque, ce qui ne me permettra pas de visiter le site.
En plus, j'ai pris un billet côté gauche alors que le routard
recommande de voyager du côté droit pour la vue. Bref, je me suis
mal organisé sur ce coup-là. Je vais passer une journée demain
sans visite touristique. Je vais considérer ça comme une journée
de repos. Peut-être que lundi je pourrai visiter le site le matin
puis aller à Agua Azul l'après-midi avant de prendre un bus de nuit
pour Merida. On verra quels sont les horaires de bus.
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