lundi 18 février 2013

Hard day's night

8e jour – Acapulco
Samedi 16 février 2013

Une petite journée peu remplie mais épuisante quand même. Je voulais faire une matinée de repos logistique, si on peut dire, comprenant lessive et achat d'un billet pour ma prochaine étape: Puerto Escondido. Réveillé une fois de plus par la chaleur, je suis allé porter mon linge quelques mètres plus loin dans la rue de l'Alliance française, chez une gentille dame qui fait les lessives. Elle m'a dit de revenir trois heures plus tard, donc j'en ai profité pour prolonger la promenade un peu plus loin, jusqu'au Wal Mart, où l'on m'avait dit qu'il y a un guichet de la compagnie Estrella de Oro. Là, on m'a expliqué qu''ils ne vendaient pas de billets pour Puerto Escondido et que c'était à l'Estrella Blanca que je devais m'adresser. Maryline m'avait mis en garde contre cette possibilité et m'avait dit où trouver un guichet de cette compagnie d'autocars. Je suis monté dans un des bus qui parcourent la Costera – la grande avenue qui longe la baie – d'un bout à l'autre, et je suis descendu à ce que je croyais être un point de repère. Je me souvenais qu'il fallait que je rentre dans un centre commercial et là je trouverais le guichet, or point de compagnie d'autocars dans ce centre commercial. Je suis parti en quête du bon centre commercial. J'ai avancé le long de la Costera et, alors que je commençais à me dire que j'étais allé trop loin et qu'il valait mieux que je rentre à l'Alliance et que je revienne avec Maryline acheter mon billet, je vois un nom qui me semble familier: Fabricas de Francia. C'était bien là.

Mon billet en poche, je suis rentré à l'Alliance, j'ai avancé dans mon journal de bord et puis je suis allé chercher mon linge (je sais, j'ai une vie passionnante). Pendant que la lingère pliait mes slips sous mes yeux, elle m'a tapé la conversation et elle était toute contente d'apprendre que j'étais le cousin de Maryline. Je lui ai raconté tant bien que mal mes aventures au Mexique et que là d'où je viens, il y a 25 cm de neige. Je ne sais pas si elle savait ce que c'était, la neige.

Je me suis occupé jusqu'à ce que Maryline se libère de ses obligations pédagogiques, puis j'ai réclamé à manger. Elle m'a emmené dans un resto très sympa à côté de l'Alliance, où l'on est installé dans un jardin ombragé. La patronne est très sympa et elle va couper elle-même ses plantes au fond du jardin pour préparer des eaux parfumées. Les plats sont peu copieux mais très bons et d'ailleurs, elle n'a pas hésité à me refaire un taco de cochinita quand elle a compris que j'avais encore faim.

Après le repas, nous voulions monter au sommet d'une colline surplombant la ville et la baie d'Acapulco. Nous y serions bien allés à pied, mais il fait vraiment trop chaud et surtout, le chemin n'est pas particulièrement agréable, le long de la route. Nous avons donc pris un taxi, qui nous a emmenés à travers une copropriété privée très cossue, jusqu'en haut, devant l'entrée d'une chapelle œcuménique moderne, ouverte, aérée et pas du tout austère. Nous avons été accueillis par des perroquets qui avaient l'air de dire des choses mais on ne comprenait pas bien. Les perroquets sont timides: nous nous sommes approchés de leur cage (car ils étaient en cage) et ils se sont aussitôt tus. Impossible de les voir parler. Nous avons fait le tour de la chapelle; un mariage se préparait et les belles tenues étaient de sortie, d'autant plus que c'était un mariage américain.

La vue depuis là-haut est spectaculaire: on voit l'océan Pacifique à perte de vue, toute la baie d'Acapulco et les montagnes environnantes. Il y aurait certainement de belles randonnées à y faire s'il n'y avait pas autant de criminalité et d'insécurité dans les quartiers périphériques d'Acapulco. D'après ce que me disait Karl, c'est de toute façon une activité peu développée au Mexique, même autour de Mexico, où pourtant les montagnes sont nombreuses et où il ferait bon s'échapper de la pollution. À côté de la chapelle se dresse une imposante croix blanche qu'on voit depuis quasiment toute la baie. Nous sommes restés là à observer l'océan Pacifique, à regarder les Américains débarquer avec leurs belles toilettes et à essayer de causer avec les perroquets encore quelques minutes puis nous sommes redescendus à pied à travers la résidence jusqu'à la route principale, où nous avons attendu un bus pour nous ramener à l'Alliance.

Je pensais avoir un peu de temps pour me reposer, mais nous avions prévu d'aller à un concert des Beatles. Enfin plutôt un hommage aux Beatles rendu par des groupes locaux. Nous pensions que le concert ne commençait pas avant 19 h 30 mais après vérification, il commençait en fait à 18 h 00. Or il était justement 18 h 00 et il fallait pas loin d'une heure pour aller jusqu'à la Quebrada, où se déroulait le concert. Mais pour Maryline, ce n'était pas un problème: rien ne commence à l'heure au Mexique et nous avions largement le temps d'y aller. Pour nous y rendre, nous avons bien sûr pris un bus, mais comme nous étions tous les deux un peu fatigués, nous ne voulions pas d'un bus boîte de nuit. Nous en avons laissé passer un, bruyant, puis nous avons décidé de prendre le suivant quoi qu'il arrive. Pas de chance, il était encore plus bruyant. Le chauffeur nous balançait du reggaeton à fond dans les oreilles et je pense que même à la chapelle œcuménique ils entendaient notre bus. Nous devions nous boucher les oreilles pour ne pas devenir sourds. Très agaçant et épuisant.

À l'amphithéâtre en bord de mer, le concert avait déjà commencé, mais il a duré encore longtemps, donc nous n'avons pas manqué grand-chose. Nous avons vu trois groupes: un de petits jeunes, qui ne chantaient pas très juste mais qui avaient bien du mérite quand même, un de jeunes filles qui était un peu mieux et surtout très dynamique, puis un dernier, constitué en partie de personnes plus expérimentées et c'était assez réussi, mais ils étaient un peu mous. La soirée était sympa, les Mexicains étaient sortis en famille voir le spectacle, toutes les générations étaient représentées et il y avait une bonne ambiance. Pendant le concert, nous sommes remontés un peu plus haut dans l'amphithéâtre car, comme il se doit, la musique crachait dans les hauts parleurs et c'était désagréable.

Après le concert, nous sommes rentrés à l'Alliance et nous sommes ressortis accompagnés d'Alex dans un bar pas trop loin. L'endroit que les filles ont trouvé passait de la musique, mais pas trop forte: un miracle. Nous avons bu quelques coups, j'ai mangé un petit quelque-chose et nous avons discuté jusqu'à deux heures du matin environ.

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