mardi 19 février 2013

Dimanche en famille au pied de la côte

9e jour – Acapulco/Pie de la Cuesta
Dimanche 17 février 2013

Maryline voulait nous fixer comme heure départ 9 h 30, mais nous sommes parvenus à décréter que nous ne partirions pas après 11 h ce dimanche. Notre objectif: Pie de la Cuesta, qui se trouve un peu en dehors d'Acapulco. Pour y aller, c'est long, mais ça vaut le coup. Un premier bus, pas discothèque celui-là, mais cinéma; c'est pas mal, ça fait bien passer le temps quand on est dans les embouteillages. Puis un deuxième bus, beaucoup plus pittoresque que ceux qui longent la Costara, qui nous a sorti de l'Acapulco touristique pour traverser des quartiers – eux aussi beaucoup plus pittoresques et populaires – jusqu'à une bande de terre séparant l'océan ouvert d'une lagune aux eaux troubles et à la faune et la flore luxuriantes. Ce deuxième bus était plus agréable que ceux de la Costara: pas de musique assourdissante, pas de décorations aveuglantes. Seulement de modestes Mexicains qui revenaient chez eux après avoir fait leur marché, un homme à la guitare et trois touristes français.

Après avoir traversé les quartiers populaires, le bus est sorti de la ville et s'est aventuré dans la montagne avant de redescendre sur la côte. Je pensais que nous avions prévu de passer la journée à la plage, à bien nous reposer (éventuellement, avancer dans le blog) et à profiter des beaux rouleaux, mais à peine descendus du bus, deux personnes sont venues nous accoster pour nous proposer un tour en bateau dans la lagune. Et c'est là qu'ont commencé les malentendus. D'après ce que nous avions compris – enfin, surtout les hispanophones qui m'accompagnaient – on devait faire le tour de la lagune, faire escale sur une île où il était possible de manger, puis repartir à 16 h 30. Nous nous sommes un peu précipités pour accepter, car d'autres personnes attendaient pour nous proposer des excursions du même type. On nous a emmenés en pick-up jusqu'au port – les filles devant et moi à l'arrière – et de là nous sommes montés dans un bateau avec une grande famille très joyeuse. On s'est souri, on s'est fait prendre en photo avec leurs enfants et on a rigolé quand les vagues arrosaient ceux qui étaient à l'avant du bateau.

Durant les 45 minutes du le trajet jusqu'à l'île, nous avons vu un paysage spectaculaire de jungle dense quasiment plongée dans l'eau, décor qui a servi au tournage de Rambo II, paraît-il. Une petite île qu'on a contournée était couverte de pélicans et d'arbres eux-mêmes recouverts de pélicans. On nous a ensuite déposés sur une petite plage où il y avait un restaurant. Le «capitaine» de notre embarcation nous a dit que nous repartions à 17 h 30. Ah oui mais c'est une heure plus tard que ce qu'on nous avait dit. De plus, il n'y avait rien à faire sur l'île, à part se baigner dans de l'eau verte et se faire servir sans amabilité particulière des plats sans saveur particulière, car l'île appartient à une famille et on ne peut même pas s'y balader. Moi j'avais faim, donc nous avons tout de même mangé (du poulpe pour certains et du poisson frit pour une autre) et bu un coup, et mes chaperonnes sont allées négocier un retour plus tôt. Le pilote de la barque s'est contenté – mais on peut comprendre qu'il n'ait pas fait tout le chemin inverse rien que pour nous – de nous déposer de l'autre côté de l'île, sur une autre plage à peine mieux, avec un autre resto. Là, il a parlé à un collègue qui a accepté de nous ramener à bon port à 16 h 30 avec son groupe.

Nous avions environ une heure à passer ainsi et nous en avons profité pour nous baigner dans l'eau verte, une eau très douce par ailleurs, pas vraiment sale mais une eau de lagune quoi. La baignade, le ronronnement du moteur du bateau et le soleil, tout concourrait à ce qu'on s'endorme. Seule Alex a cédé. Nous nous trouvions dans le bateau avec plusieurs famille, dont une qui était particulièrement joyeuse et qui avait des commentaires amusants à faire sur tout ce qu'elle voyait. L'un de ses membres ressemblait vaguement (mais très vaguement, hein) à Tom Selleck, Magnum version Mexicaine. On nous a montré de loin, au milieu des forêts d'arbres plongeant dans la lagune, la maison d'un acteur. Déjà que mon ignorance est en matière d'acteurs internationaux est très vaste, il va de soi que j'ai de graves lacunes en ce qui concerne les acteurs mexicains.

Revenus sur la terre ferme, il ne nous restait qu'à traverser le cordon littoral pour nous retrouver face à l'océan Pacifique. Nous avons adoré cette plage, qui invite au délassement. Il y a peu de gens, le beuglement musical est tout de même assez distant pour qu'il ne nous gêne pas, le sable est très fin et propre et surtout, il y de belles vagues! C'est tout de même rare de trouver des plages où les vagues sont assez grandes pour pouvoir s'éclater. Estelle, si tu me lis, sache que les vagues de Mimizan-Plage restent les meilleures pour moi. Sous la surveillance préoccupée de Maryline, j'ai fait tout un tas de cabrioles dans des rouleaux assez gros, en veillant cependant à toujours avoir pied (c'est facile de se laisser emporter dans un océan qu'on ne connaît pas, d'autant plus qu'il ne m'a pas semblé voir de surveillants, à part un type qui nous a dit qu'il était surveillant bénévole et qu'il fallait qu'on lui donne de l'argent pour le spectacle qu'il allait donner avec ses collègues. On n'y a pas cru, mais il était tellement insistant qu'on a été obligé de lui donner une pièce pour qu'il nous lâche, et même à ce moment-là, il nous proposait encore des garçons et des filles. Très très sain tout ça). Plusieurs fois, les vagues m'ont fait violemment rouler sur moi-même, remettant probablement en place des vertèbres déplacées. Bref, je me suis éclaté.

Nous sommes restés jusqu'au coucher du soleil, qui disparaît très vite derrière l'horizon à cette latitude, puis nous avons repris les bus (ambiance discothèque avec néons) pour retourner à l'autre bout d'Acapulco. J'avais mes affaires à préparer avant de quitter définitivement Acapulco pour Puerto Escondido. Maryline a eu la gentillesse de me faire à manger avant que je parte et j'ai eu le temps de mettre à jour mon blog. Pour aller à la gare routière, afin d'éviter toute agression superflue, Christophe, le directeur de l'Alliance française, a recommandé qu'on appelle un taxi. J'ai enfin fait mon tour en taxi-coccinelle! Je suis arrivé bien en avance à la gare routière et j'ai attendu bien sagement en écrivant mon journal qu'on annonce mon autocar. Dix minutes avant le départ, toujours pas d'annonce et aucun écran d'affichage n'indiquait les départs. Alors je suis allé me renseigner et on m'a dit qu'il fallait que j'attende encore dix minutes. Cinq minutes plus tard, une annonce disait que mon bus allait partir et que c'était le dernier appel pour les passagers à destination de Puerto Escondido. Et en effet, le bus était là et tout le monde était déjà à l'intérieur. En voulant m'asseoir à ma place, je me suis fait rembarrer par le mec à côté qui m'a dit en gros (j'imagine) que je pouvais m'asseoir n'importe où. Je me suis assis derrière lui mais j'ai eu la chance de recevoir sa bière sur mes pieds et, plus tard, son bras qui tombait sur mes jambes. Bref, je suis tombé sur un gros lourd.

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